Joyeuses fêtes à tous !
Entre deux excès festifs il est l'heure de faire les comptes, de voir quel genre d’œuvre nous à donné des claques et lesquels en mérite. Et oui, comme d'habitude, c'est l'heure du bilan de l'année sous la forme d'un top. Enfin, ce n'en est pas vraiment un puisqu'il n'y a pas d'ordre numérique, il s'agit plutôt de catégories, celles-ci sont très arbitraires et dépendent du rédacteur. Et puis zut, je fais ce que je veux, je vais jeter des poissons de diverses qualités à la figure de ce qui m'a marqué cette année. Quoi c'est pas comme ça que vous flirtez ?
Le Poisson de l'année :
Super Smash Bros Ultimate
Le nouveau venu de la série des Smash Bros est un jeu gargantuesque, un titan colossal dont on se demande comment il fait pour ne pas s'écrouler sous son propre poids. Il est le summum de ce que la série promet, à savoir les stars de chez Nintendo et d'autres qui se collent des claques dans la joie et la bonne humeur. Mais comme le jeu aime à nous le rappeler dès son lancement, on est bien loin de la douzaine de héros que comptait l'épisode sur 64 : on a désormais le droit à plus de 70 personnages. Le premier miracle du jeu est d'avoir réussi à en ramener autant, surtout qu'il est facile à imaginer que certains combattants hors Nintendo ont dû demander une vraie bataille administrative pour les intégrer (comme Snake). Le second miracle est sûrement l'équilibrage entre les héros. Généralement, dans un jeu de combat si imposant on arrive aisément à distinguer les combattants aux capacités divines et ceux qui ne servent à rien. Ici tous les personnages semblent puissants, je n'ai pas vu de véritable « trash pick » (un personnage vraiment nul) et avec un tel casting c'est rare. De plus, le jeu arrive à être plus accessible aux débutants alors même qu'il est bien plus nerveux et dynamique que ses prédécesseurs. C'est à la fois grâce au nouveau mode aventure, sorte de RPG de la baston permettant de s’entraîner, mais aussi à la multitude d'options de jeu pour le mode smash (le combat) pouvant faire du jeu soit un party game familial soit un jeu compétitif.
En somme c'est LE gros jeu de l'année sur Switch, pour peu que vous en possédiez une et que vous aimez taper sur vos camarades dans la joie et la bonne humeur, n'hésitez pas avant d'y aller.
Pas d'avertissement particulier, c'est familial.
Les Poissons du RPG :
Or : Octopath Traveler
Développé par Square Enix, Octopath Traveler se veut être un JRPG à l'ancienne, mais avec 8 scénarios sans rapport les uns avec les autres. Au début du jeu, on choisit son personnage préféré, on fait son chapitre d'introduction et après le jeu nous laisse libre. On peut faire tous seul le reste de l'histoire de son premier héros, comme on peut attraper tous les personnages avant de se balader ailleurs. C'est une œuvre qui arrive à donner une vraie sensation de voyage sans pour autant être un monde ouvert démesuré. Chose rare pour un RPG de cette envergure : c'est un jeu à déguster petit à petit, plaisant sur de courtes sessions et surtout dans un métro, ses longues sessions de grind peuvent être rébarbatives à la longue, mais malgré tout il fait partie pour moi de ces jeux qui maîtrisent une certaine magie. Sans en dire beaucoup de son propre univers et notamment grâce à sa direction artistique, il nous permet de nous projeter loin de notre monde, d'imaginer un monde différent, fantastique et complexe que l'on se plaît à découvrir. Pour peu que vous ayez une Switch et que le farming ne vous fait pas peur je ne peux que vous recommander chaudement cette aventure.
Attention : Mort.
Argent: Valkyria Chronicles 4
Ici on est face au retour de la licence de jeu de rôle tactique au tour par tour (très inspiré par Fire Emblem) de Sega après des années d’errance. Le jeu nous place donc à nouveau dans la seconde grande guerre d'Europa, continent fictif post-industriel plongé dans un immense conflit énergétique. Ici on incarne l'escadron E de l'armée d’Édimbourg qui participe à une massive contre-attaque contre l'empire.
Valkyria Chronicles 4 est un jeu très prenant notamment grâce à son système de combat, dit « Blitz ». En gros, lors du tour du joueur, on voit une carte où est affichée nos unités, ce qu'elles voient et nos points d'actions. En dépensant un point, on peut contrôler directement une unité. Ce faisant, le jeu va donc nous afficher le terrain en 3D et on se déplace avec une vue à la 3e personne. Très efficace, ce système pousse à l'élaboration de stratégies complexes où on doit gérer ses ressources, ses unités tout en étant le plus efficace possible. Cela permet des combats haletants et jouissifs. De plus, le jeu possède une ambiance très impressionnante de fuite en avant désespérée, ce qui finit par augmenter la tension des combats.
Mais le jeu n'est pas exempt de défauts, on notera surtout un exploit très étrange : celui d'avoir un scénario bien ficelé et riche avec des antagonistes véritablement nuls. Caricaturaux et aux intentions inintelligibles, ils sont les gros points noirs du jeu et rendent certaines scène dramatiques presque amusantes, ce qui est ballot. Malgré tout, ça reste un très bon jeu que je recommande si vous aimez le genre.
Attention: Mort et maltraitance sur mineur.
Les Poissons de la 3DS
Or : Radiant Historia : Perfect Chronologie
Comme vous pouvez le constater, j'ai joué à beaucoup de jeux de rôle cette année et surtout, je n'ai pas encore enterré ma 3DS. Radiant Historia est un jeu que j’attendais beaucoup, surtout parce que le jeu originel a ignoré les DS européennes pour finalement débarquer en début d'année. Jeu d'Atlus au système de combat un peu particulier, il brille aussi par sa narration où on suit les aventures de Stocke qui peut remonter le temps à sa guise, ce qui lui permet de naviguer entre deux mondes parallèles pour avancer dans sa quête. Difficile d'expliquer l'intérêt du jeu sans faire d'énorme pavé, malgré tout il a réussi à me captiver grâce à sa galerie de personnages attachants et à ses combats. Si vous souhaitez faire vivre encore votre 3DS, il me semble être sage de se pencher sur ce jeu.
Attention: Mort.
Argent : Shin Megami Tensei: Strange Journey Redux
Oui, cette catégorie est en réalité dédiée à des remake de jeu Atlus DS sur 3DS. SMT Strange Journey avait lui aussi zappé les DS européennes avant de débarquer en 2018. Cet épisode change un peu des autres puisqu'on n'explore pas Tokyo après une apocalypse causée par des démons et des dieux, mais un univers étrange peuplé de dieux et de démons qui se forme dans une espèce de trou noir situé au pôle Nord qui s’agrandit petit à petit. Tout comme le pitch et le titre le sous-entendent, le jeu repose sur une ambiance très étrange où on se balade dans des parodies de la terre peuplée par des entités divines assoiffées de sang et des démons lubriques. Malgré tout, c'est un jeu que je ne recommande uniquement qu'à des joueurs expérimentés. En effet, si les épisodes des SMT s'assouplissent, (ils restent rudes envers le joueur) celui-ci est très spartiate. Même si il fait l’effort d'expliquer son fonctionnement, ça reste un dungeon crawler très aride, on explore des dédales à la première personne en se déplaçant case par case et les menus ne font aucun effort de clarté, le joueur est très faible vis-à-vis de ce qu'il affronte et peut donc se faire rouler dessus par un monstre de base. On y retrouve bien sûr un des intérêts de la saga : on peut recruter nos ennemis pour que ceux-ci se battent pour nous et les fusionner afin de donner un démon plus puissant. Mais si vous avez découvert les SMT avec le 4, il va falloir s'accrocher car ici le système de fusion est archaïque et excessivement nébuleux. Un excellent voyage oui, mais pour ceux qui aiment vraiment souffrir.
Attention: Mort.
Le poisson du Manga :
Gokushufudou
Ma grande découverte cette année est un manga que j'ai trouvé sur Twitter, il s'agit de Gokushufudou (que je traduis à titre personnel par « La voie de l'homme au foyer ») par Kousuke Oono. On suit la vie de Tatsu, une ancienne légende parmi les Yakuzas au point où on le surnommait l'Immortel, qui a décidé de se dévouer entièrement à sa femme et d'embrasser pleinement sa vie d'homme au foyer. Ce qui le rend très drôle c'est que l'auteur joue des codes du manga noir en utilisant bien souvent une ambiance mafieuse, où on a l'impression que Tatsu va aller dealer des cachetons alors qu'il va acheter des légumes. C'est une lecture que je vous recommande mais je suis très casse-pieds car il n'y a pas encore de version française officielle, donc si vous lisez le japonais vous pouvez aller sur le site où il est diffusé.
Pas d’avertissement particulier.
Le poisson de l'anime :
Pop Team Epic
Après avoir bien cogité j'ai choisi une série qui est sortie au début de l'année. Pop Team Epic est à l'origine un web comic de Bkub, qui s'est fait connaître avec ses sketchs Touhou complètement fumés. Le manga est déjà un ovni en soit et la production de l'anime l'a emmené encore plus loin. La série Pop Team Epic est un foutoir où des sketchs divers et variés et au style graphique variable s'expriment sans complexe, on a même une section faite par un Français en français. Oui, on a sincèrement l’impression que la production a refourgué le matériel de base a des animateurs en disant « vas-y, amuse toi » et le pire c'est que ça marche. Pop Team Epic est un objet étrange, méta et postmoderne, ça ne plaira pas à tout le monde mais ça vaut le coup de s'y essayer.
Pas d'avertissement particulier même si ça peut être bas du front.
Le Poisson de la claque narrative :
The Missing: J.J Macfield and the island of memories
[Attention, (auto)mutilation évoquée dans ce paragraphe]
The Missing est le dernier jeu de Swery, ce réalisateur japonais à l'origine d’œuvres étranges tel que Deadly Premonition ou D4. Il revient pour nous transmettre un message, il veut nous dire que, qui que l'on soit, et qu'importe comment on est perçu, on est légitime. Mais il ne s'est pas contenté de le faire passer normalement. Le jeu prend la structure de Limbo à son compte : en se servant du scrolling comme d'un plan-séquence. On suit J. J. Macfield qui a perdu son amie alors qu'elles étaient en camping dans une île. Pour y arriver elle doit se faire démembrer, décapiter, brûler et fracasser pour avancer car elle va découvrir que dans cette île elle ne peut mourir. Le jeu ne prend personne en pitié sans pour autant se complaire dans une violence gratuite, il sait se servir de l'horreur pour que celle-ci ait un sens, on se fait souffrir dans un monde qui nous rejette et on finit par « s'y habituer ». Malgré tout The Missing arrive a être plein d'espoir, nous rappelant que nous n'avons pas à avoir honte de ce qu'on est, c'est pour cela que je trouve que c'est une œuvre importante.
Attention: Mort, mutilation et surtout automutilation, dépression, discrimination.
Et voilà, j'ai lancé suffisamment de poisson pour cette année. Bien sûr, j'ai vu et joué à plein d'autres choses, mais j'estime qu'ils ne m'avaient pas marqué suffisamment, ce qui est le cas des Indestructibles 2 même si je l'ai adoré. Ce ne sont pas non plus les œuvres qui déterminent mon année puisque j'ai aussi vu et joué à des choses ayant un peu d'âge, comme Persona 3.
Sur ce, j'espère vous revoir en 2019 et en attendant : cultivez-vous !
Sharksymphonie
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