[Jeux Vidéo] Mr Shifty

Ah ! La Switch ! Comme j'aimerais en avoir une et tester ce qu'il y a dessus (surtout Fast RMX, parce que vroum vroum). Mais je dois voir les choses en face, c'est cher et je n'ai pas un rond. Ça n'empêche que je peux vous livrer une critique d'un jeu paru sur Switch, sorti sur PC, jouable à la manette et au clavier souris. Comme vous vous en doutez, c'est un jeu indépendant, il s'agit de Mr Shifty.

Date de Parution : 13 Avril 2017

Développeur : Team Shifty

Éditeur : TinyBuild

Consoles : PC, Switch (Xbox One, PS4 et MacOS à venir)

Genre : Top down Shooter (jeu à la Hotline Miami)/ Beat them all

Synopsis : Mr Shifty s'introduit dans la tour d'un PDG maléfique, le président Stone, qui est très méchant afin de déjouer ses plans pas très gentils. Rien de bien original ni de très intéressant.

TW : Violence, mort

Mr Shifty est un jeu d'action en vu du dessus, très inspiré par Hotline Miami, à la différence près où notre héros n'a pas d'arme à feu et qu'il peut se téléporter sur de courtes distances. De ce fait, les contrôles sont assez simples, un bouton pour taper, un autre pour se téléporter et un dernier pour ramasser les armes de mêlée et de jet. L'emplacement d'arrivé de la téléportation est symbolisé par un point bleu et blanc, celle-ci est limitée par une jauge se rechargeant assez vite. Le système de combat est assez simple, les ennemis meurent en 2/3 coup de poing et les armes de mêlée permettent de les tuer en un coup, mais elles sont peu durables. Qui plus est, si on fait un bon combo, on remplit une jauge de ralenti, qui une fois pleine permet de générer un bullet time quand on se fait tirer dessus. Le jeu se joue très bien à la manette (donc je suppose qu'il est très jouable sur Switch), mais pour ma part, j'ai trouve le combo clavier souris bien plus précis et agréable. Le tout est assez fluide et intuitif, les feedback sont excellents en plus et rendent l'utilisation de Shifty très agréable.

La complexité de Mr Shifty vient principalement de la portée de notre héros, ses ennemis ayant pour la plupart des armes à feu, le joueur ne peut se contenter de foncer tête baissée avec ses poings tel le Leeroy moyen. Contrairement à Hotline Miami, où réflexe et brutalité constituaient le cœur de l'action, ici, on doit se servir de sa tête et faire preuve de stratégie quitte à être jeté hors du Valhalla. On doit donc se servir des différentes pièces du niveau afin de se rapprocher des méchants en costards colorés, en évoluant de pièce en pièce sans avoir à se servir des portes. On peut aussi pousser un méchant à en tuer un autre en se téléportant au bon moment, ce qui est infiniment drôle. Le jeu nous donne beaucoup d'options afin de nous défaire des ennemis et quand on arrive à se servir correctement de notre environnement, on arrive à tirer une grande sensation de puissance assez jouissive, on a vraiment l’impression d'être un super-héros combattant des malfrats. Le décor est donc notre meilleur allié en combat et notre fournisseur d'arme de corps-à-corps. Mais il faut aussi se méfier de lui, car il est en partie destructible, les étagères sont détruites en un coup et les murs finissent par céder sous le poids des brutes que nous envoyons valser, réduisant ainsi les couvertures possibles. Le tout est d'être malin, réactif et surtout d'être un bon troll envers les ennemis.

Le jeu laisse aussi une grande place à la variété, plus on avance dans le jeu plus on découvre de nouveaux ennemis et de nouveaux pièges changeant à chaque fois l'angle d'approche du joueur. D'ailleurs certains niveaux tiennent plus du jeu de plate-forme, où on doit s'enfuir d'un endroit en étant assailli par tout type de danger, comme des lasers, des roquettes et autre gâterie. Mr Shifty jouit vraiment d'un grand nombre d'idées de gameplay et de level design, ce qui est sa principale qualité, sauf qu'il n'arrive pas à maintenir un niveau d'excellence constant. Le jeu nous lance à la figure assez vite la plupart de ses idées et vers la moitié du jeu, on a déjà vu le gros de ce qu'il a à offrir et à partir de là, il s’effondre doucement sur lui-même. C'est tout de même assez incroyable de se casser les dents à ce point sur une fin de jeu après un tel départ. Le jeu est comme un enfant de bourgeois ayant reçu trop de jouets à noël, après avoir tout essayé un à un, il tente de les combiner de manière assez hasardeuse, transformant une expérience jouissive en un véritable sac de frustration. Le jeu en vient même à avoir des niveaux reposant sur des vagues d’ennemis, ce qui est un non-sens pour un jeu au gameplay aussi rapide et il devient usant. Ils auraient pu choisir bien mieux comme référence de chez Ubisoft. Ainsi, on vient au dernier niveau qui me restera longtemps en tête comme un succession d’arènes avec des combats interminables où on se fait démonter par des ennemis apparaissant à côté de nous. On a aussi des niveaux laissant assez peu de liberté au joueur, alors que c'est justement la liberté des niveaux qui rend le tout jouissif, c'est d'un gâchis aberrant.

Mr Shifty ne brille pas non plus par sa rejouabilité, le jeu nous poussant uniquement au speed run sans mourir. Il n'y a ni bonus ni score board, ce qui est dommage pour un jeu arcade. Il ne reste pas en tête non plus pour son ambiance ni son scénario, il cherche à se rapprocher des comics des années 90, mais il reste juste lambda.

Note : panne technique au dernier tour / 20

Mr Shifty dans son état actuel ne vaut pas ses 15€. Son gameplay est peut-être au point, mais l'équipe du jeu n'a pas su quoi faire de ses idées de level design, se laissant aller en se disant que les gens fermeraient sûrement les yeux au bout de deux heures et qu'après, c'est la fiesta chez mémé. Sauf que ça ne marche pas comme ça, un vrai bon jeu a besoin d'être bon de bout en bout et l'échec qu'est la fin de Mr Shifty prouve à quel point il est important de bien soigner ses conclusions que ce soit pour un film, une série, un jeu ou une dissertation (Petit conseil pour les bacheliers : soigner vos introductions et vos conclusions). Le problème quand on a une fin en demi-teinte, c'est que cela entache l'image de l’œuvre. On pardonne plus facilement une erreur de parcours qu'une bourde à l'arrivée, ceci entraîne un sentiment de frustration, d'inachevé. À mon sens, une bonne conclusion n'est pas une « happy end », mais une fin parfaitement maîtrisée et pertinente. À cause de cela Mr Shifty me donne juste un sentiment de frustration intense sur les 3-4 heures que prend le jeu alors que la majorité du titre était un plaisir à parcourir. Espérons maintenant que des mises à jour rajouteront du contenu.

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Sharksymphonie

 

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