Mes Personnages de Fiction Favoris – Éd. 2020 – Sharksymphonie

Bonjour à tous ! Comme vous le savez peut être, nous faisons des petites listes sur nos personnages favoris. Ce ne sont pas des tops, le but étant d’expliquer pourquoi on aime tel personnage et le faire découvrir lui et l’œuvre dans laquelle  il apparaît. Aussi, j’ai fait cette liste tout en évitant de réutiliser ceux que j’ai mentionné dans la première que j'avais déjà établie. Donc je vous le dis ici, les meilleurs sont ceux de Steins;Gate et c’est indiscutable. Blagues à part la question n’est pas de savoir si je les préfère à ceux de l’autre liste, cela n’aurait aucun sens, mais de représenter ce que j’ai pu consommer depuis ou ce que j’ai redécouvert. 

Sur ce, passons donc au cœur de l’article et donc aux personnages que j’ai sélectionnés pour cette liste. 

Persona 5 : Niijima Makoto (et le groupe des Phantom Thiefs en général)

Découverte tardive pour ma part, le jeu Persona 5 fut une petite claque malgré ses défauts. Ce qui m’a permis d’entrer pour de bon dans l’histoire, c’est l’ensemble des personnages formant le petit groupe d’amis autour du joueur, le groupe que nous nommons en bon français les “Voleurs Fantomes de Cœurs”. Si cette joyeuse bande est composée de personnes bien différentes les unes des autres (comme le cancre sportif, l’artiste de génie ou la fille d’un puissant), les jeunes gens qui la composent ont un point commun : chacun s’est retrouvé confronté aux normes restrictives de la société et y a été emmuré. Leur but est de se défaire de leurs chaînes pour pouvoir enfin vivre librement. Nous n’avons pas de mal à nous identifier à ce groupe qui cherche à se libérer des conventions, de l’injustice et du pouvoir des puissants et, puisque chacun d’entre eux a eu une expérience différente, nous avons forcément nos propres préférences.

Pour ma part, mon personnage préféré est la bonne élève. Celle qui, au début du jeu, est l’incarnation pure des normes sociales : Niijima Makoto. Au début de l’histoire, elle est l’étudiante du lycée du protagoniste à qui l’on demande de vérifier si le 1er coup des Voleurs Fantômes n’est pas le fait d’un des lycéens. Cette tâche semble au premier abord lui tenir à cœur puisque, dit-on, on lui aurait promis une recommandation pour une prestigieuse université. Or, nous apprenons vite qu’il faut se méfier des rumeurs puisque Makoto ne fait pas ça par plaisir mais parce qu’elle est ancrée dans la croyance qui est que, si elle fait exactement ce que les adultes lui disent, elle aura une bonne vie. Mais bien souvent, cela entre en conflit avec ce qu’elle pense. Elle se fait donc violence en permanence jusqu’au point de rupture où elle admet qu’elle ne peut vivre ainsi et décide donc de rejoindre le groupe. Son histoire à elle, tout comme celle de Yûsuke, est basée sur l’importance de remettre en cause ce que l’on nous dit et de ne pas croire aveuglément ceux qui semblent avoir une quelconque autorité. C’est en cela que j’apprécie le personnage, ça et aussi le fait que j’aime voir la bonne élève se battre à main nues.

Promare : Lio

Avant de commencer à parler du personnage, je vous conjure de regarder ce film de pompier bariolé barré et intelligent à la fois qu’est Promare, maintenant qu’il est disponible en VOD.

Maintenant que ça, c’est fait, je peux parler de Lio Fotia. Si au début du film, il donne la sensation d’être un antagoniste, il perd assez rapidement ce statut pour devenir le rival de Galo. Si ce dernier est un héros flamboyant, Lio, lui, est plutôt un résistant combattant la société qui rejette, discrimine et enferme les burnish, ces mutants ayant le pouvoir de contrôler le feu. (Tiens, c’est marrant, des mutants discriminés… ça me rappelle un truc de chez Marvel...)

Ce que j’apprécie chez Lio, c’est son énorme empathie : il refuse de tuer le moindre civil et désire sauver tous ses congénères, ce qui l’éloigne de l’appellation de terroriste qu’on lui colle dès le début du film. Aussi, sa bienveillance alimente sa colère et son agressivité, ce qui est logique puisqu’il combat une oppression et c’est en cela que son personnage est cohérent et touchant. Nous ne pouvons pas combattre l’injustice et la tyrannie par des fleurs et des mots doux, c’est une chose qu’il sait très bien. Il se bat ardemment, de tout son être pour pouvoir libérer les burnish. Lio est un révolutionnaire dans l’âme, il s’agit du combat pour la survie de ses congénères et sa haine contre l’antagoniste du film n’en est que plus légitime. Ce combat est libérateur pour lui aussi et c’est une chose que l’on voit durant le long métrage puisqu'il se libère progressivement de ses vêtements durant l’histoire (ce qui montre aussi que c’est un gentil puisque, dans le film, les gentils sont torses nus).

Spider-Man New Génération : Miles Morales

Il fallait bien que je mette un produit culturel américain dans cette liste puisque notre culture est entièrement contrôlée par l’oncle Sam. J’en profite donc pour mettre mon personnage favori des films de super-héros : Miles Morales.

La première chose qui m’a touché est la situation familiale de Miles, avec sa mère lui parlant en espagnol, la manière dont il lui répond et son père lui faisant de grands discours sur l’importance des études. Cela m’a donné l’impression qu’une situation familiale relativement semblable à la mienne avait été représentée. De manière générale, ce n’est pas tous les jours qu’une famille racisée est représentée avec justesse dans des films occidentaux, c’est un sacré problème de représentation de manière générale, tout comme le fait que la plupart des héros sont des hommes blancs occidentaux. En Miles, j’ai vu un personnage que j’aurais aimé voir quand j’étais plus petit : dans les dessins animés, séries ou films que j’ai vus, il n’y avait que très rarement un latino-américain qui n’était pas un cliché sur pattes et encore moins qui avait le rôle principal. Je peux vous dire que je ne suis pas le seul que ce manque de représentation a blessé et c’est en partie la raison pour laquelle j’ai aimé Miles Morales.

Ça et évidemment le personnage en lui même. Miles n’est pas un héros né, c’est un adolescent assez normal propulsé dans un milieu social différent du sien où il ne sent pas à sa place. De plus, il n’est pas plus courageux qu’une personne normale puisque la découverte de ses supers pouvoirs et surtout sa rencontre avec les supers méchants l’effraient -ce qui est compréhensible. Miles est touchant dans sa quête d’identité, il cherche sa place dans son milieu familial, scolaire et en tant que nouveau Spider-Man. C’est un enfant qui grandit, il s’appuie sur de grandes figures qu’il essaie dans un premier temps de copier avant de les dépasser pour devenir l’homme-araignée. Il s’agit, en soit, d’un parcours initiatique assez classique mais la justesse de son écriture fait que l’on y croit. Miles Morales peut être un jeune garçon que l’on croise dans un lycée voire peut-être nous quand nous y étions. Il est appréciable en étant Miles Morales plus qu’en étant Spider-Man.

Macross Frontier : Sheryll Nome

Comme vous vous doutez, je suis un weeb et à ce titre, je me devais de mettre une série de mecha peu connue en Europe. Pour ceux qui ne connaissent pas la licence Macross : ce sont des Space Opera mélangeant des mechas transformables et des idoles. En gros, imaginez un mélange étrangement cohérent entre Gundam, Star Wars, de la J-Pop et une comédie romantique. Oui car il y a souvent une histoire de romance avec un triangle amoureux de préférence. Ça fait rêver n’est-ce pas ?

Pour revenir à mes moutons, Sheryl est un des trois personnages principaux de la série. À l’inverse de Ranka, dont on suit l’évolution de sa carrière depuis le début, Sheryl est une star accomplie et connue de tous. Elle est sociable et gentille mais, comme tout cliché de célébrité, elle peut faire preuve d’un sale caractère. Et c’est en ça que je l’aime : Sheryl est une vraie drama queen, elle ne cherche jamais à faire consensus, quitte à tomber dans la mauvaise foi, et en même temps, elle cherche à faire de son mieux en toutes circonstances, ce qui rend sa relation avec l’idiot qui nous sert de héros, Alto, assez amusante. Ce dernier a réellement un caractère de cochon et il est toujours plaisant de voir Sheryl l'embêter et le provoquer. Aussi, elle a tout un arc narratif basé sur l’importance de se remettre en question et de se renouveler, ce qui fait qu’elle dépasse assez vite son statut de starlette drama queen pour juste être celle qui impose sa présence à chacune de ses scènes pour mon plus grand plaisir.

Nier Automata : A2

Pour la suite de cet article, je vais commencer par m’excuser car je vais un peu spoiler Nier Automata, puisque le personnage dont je parle est surtout développé dans le 3ème tiers du jeu.

J’aurais pu parler des désormais iconiques 2B ou 9S ou bien même de ce qui peut constituer les entités antagoniste du jeu, mais pour ces dernières, cela mériterait un dossier de 20 pages. J’ai donc préféré parler du 3ème et dernier personnage que l’on joue, A2.
A2 est un personnage que l’on rencontre brièvement durant les deux premières routes dans lesquelles elle ne laisse que l’impression d’être purement agressive. C’est après l’introduction de la 3ème route que l’on commence à connaître le personnage et à s’y attacher. Au-delà de sa quête vengeresse, la compassion dont l’androïde peut faire preuve ressurgit de plus en plus et une certaine mélancolie ressort du personnage. Trahie et traumatisée elle, qui s’est lancée seule dans une guerre sans fin, réapprend d’une certaine manière à vivre. Là où 9S sombre dans la haine et la violence, A2 finit par se remettre en question, à comprendre ce qui l’entoure et à mieux voir le monde, ce qui l’aide à mieux comprendre ce que sont les machines et ses ennemis. Son histoire est celle d’une renaissance, du dépassement d’un événement traumatisant pour pouvoir faire la paix avec soi-même. Cela permet de rendre cet androïde, comme les autres personnages du jeu, plus humain.

Haruhi : Haruhi & Kyon

Si je vais parler d’une licence assez connue parmi les amoureux de l’animation japonaise, je préfère prévenir que mon analyse concerne surtout les livres puisque, même si l’adaptation par Kyoto Animation est très fidèle aux livres originaux, elle apporte tout de même sa vision de l’œuvre, ce qui peut mener à des analyses différentes.

Dans la série de romans jeunesse Haruhi Suzumiya (dont seul le premier tome La Mélancolie de Haruhi Suzumiya est traduit en français) les deux protagonistes sont le personnages éponyme, Haruhi donc, et le narrateur qui est surnommé Kyon, dont nous ne connaissons ni le nom ni le prénom. La première est une lycéenne excentrique et un brin tyrannique ayant, sans se rendre compte, un pouvoir quasi-divin. Le second est un cynique un peu feignant côtoyant des aliens, des voyageurs temporels et autres. Ce qui est intéressant avec ces deux personnages est la relation au réel que chacun a. Haruhi clame haut et fort que le réel et le banal ne l’intéressent guère, elle est donc en quête d’un extraordinaire qu’elle ne semble pas trouver alors que, pourtant, vivent autour d’elle des personnages qui le sont, comme Koizumi qui a des pouvoirs extraordinaires ou l’androïde alien Nagato. Malgré cette volonté de connaître l’extraordinaire elle finit par se plaire dans le réel que nous connaissons : au final ce qu’elle désire n’est pas l’extraordinaire mais juste un quotidien suffisamment intéressant. Kyon, lui, c’est l’inverse. Dans un premier temps, il trouve Haruhi et sa quête d’irréel simplement ridicule, il ne cherche pas l’extraordinaire et pourtant ce dernier vient à lui. En effet, c’est Kyon qui vit la grande aventure, qui se retrouve à aller dans le passé et qui se trouve dans des dimensions parallèles et, malgré le fait qu’il répète dans les premiers tomes qu’il ne veut rien savoir de tout ça, il ne résiste jamais bien longtemps à l’appel de l’aventure. Il est intéressant de suivre Kyon et Haruhi, leurs personnalités comme leurs désirs sont diamétralement opposés mais leur évolution est symétrique, ce qui fait qu’ils sont complémentaires et je pense que l’on ne peut pas analyser l’un sans l’autre.

BioShock : Andrew Ryan

Une fois n’est pas coutume, il est temps de parler d’un personnage réellement détestable, le châtelain de la ville de Rapture dans BioShock : Andrew Ryan. Mais pour expliquer pleinement en quoi il est marquant, je vais devoir spoiler l’histoire.

Ryan est, à l’origine, le stéréotype du capitaliste libéral ayant vécu le rêve américain. Il s’est enrichi en partant de rien et a gravi à toute vitesse les échelons de la société et, en même temps, il considère que la richesse ne doit être attribuée qu'à ceux qui la méritent. Les positions idéologiques de ce personnages sont claires : il hait le prolétariat ainsi que l’idéologie socialiste et promeut un monde de liberté totale, où chacun peut faire ce qu’il veut. Cette volonté passe par la création d’une Atlantide moderne, la ville sous-marine de Rapture. Mais Ryan montre assez vite les contradictions inhérentes à son idéologie : il promeut la liberté de conscience de tout un chacun tout en interdisant les religions et les idéologies socialistes car celles-ci visent à aider ceux qu’il considère comme étant des parasites. Aussi, quand la situation commencera à tourner au vinaigre pour lui et qu’une guerre civile explosera, il n’hésitera pas à utiliser la biotechnologie de la ville pour réduire en esclavage la population. La volonté de Ryan de garder son pouvoir dépasse sa propre idéologie.
Mais ce n’est qu’une partie de la raison pour laquelle je le considère comme étant marquant. Je pense notamment à la scène dans laquelle le personnage joueur rencontre, confronte et tue Ryan. Peu avant le début de ce passage, nous apprenons que notre personnage est en réalité pré-conditionné pour obéir à tout ordre, pour peu que l'on lui dise « Je vous prie ». Ce qui est intéressant avec ce twist, c’est que ça met le joueur face au manque de choix qu’il a dans les jeux, la manière dont il effectue les missions données sans se poser de question et Ryan joue de ça quand on le rencontre. En effet, il n’est pas réellement au pied du mur, il connaît la formule permettant de contrôler le joueur mais il ne fait rien. Quand on le rencontre, il joue au mini golf, paisiblement, avant de nous ordonner de le tuer avec son club tout en nous traitant d’esclave. Ce faisant, on a un changement de rapport de force car le joueur, ici, est forcé à faire l’action. Il s’agit de l’une des rares cinématiques du jeu et on est prisonnier de l’action de celui-ci là où notre ennemi est celui qui a la liberté de faire ses choix. À la moitié du jeu, nous avons donc terrassé Ryan, mais nous avons été incapables de vaincre son idéologie, ce qui est, dans les faits, une défaite.  

La Voie du tablier : Tatsu

Après toutes ces analyses, un peu de légèreté pour conclure ne fera pas de mal. Tatsu nous vient du manga La Voie du tablier dont il est le personnage principal, un ancien Yakuza qui s’est reconverti en homme au foyer. C’est un personnage très drôle et attachant, aux premiers abords parce que Tatsu prend son rôle très au sérieux, presque trop même. Il aborde la chose comme si c’était un art martial et il est prêt à tout pour remplir ses tâches à la perfection. Sa maîtrise du couteau exceptionnelle lui permet de faire les meilleurs plats qu’il poste sur son compte Instagram et sa discipline acquise après de longues années permet de faire resplendir son logement tel un hôtel de luxe. Tatsu remplit son rôle à merveille.
Mais ce qui le rend réellement drôle, c’est qu’il garde toutes ses habitudes et manies de son ancienne vie, il aborde les sorties courses comme si c’était une mission d’élimination et traite l’anniversaire de sa femme comme s’il s’agissait de celui de son chef de clan, mais avec des petits chapeaux pointus). C’est même la première chose que l’on voit puisqu’il a le physique d’un Yakuza effrayant, si on omet le tablier tout mignon. Malgré son comportement de mafieux terrible, il s’intègre très bien dans son nouveau milieu, va dans des cours de cuisine et est l’ami des grand-mères. Bref, Tatsu est sûrement le mari idéal. 


Et c’est ici que ma liste arrive à son terme. À part pour Bioshock, il s'agit de choses que j’ai découvertes récemment et qui m'ont marqué. Ce n’est donc pas une liste de mes favoris pour l'éternité, mais une trace de ce que j’ai en tête à l’instant précis où cet article est rédigé. Si je devais refaire ça dans quelques années, la liste changerait, c’est certain. Aussi, c’est un exercice assez difficile que celui d’expliquer pourquoi on aime un personnage, la plupart du temps c’est plus une histoire de feeling et on peut aimer un personnage d’une œuvre sans qu’il soit spécialement intéressant. Malgré tout, j’espère que cet article vous a plu, et je vous souhaite une bonne journée et beaucoup de culture.

Au revoir et cultivez-vous!

Sharksymphonie
Article corrigé par Mahikan

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