Bonjour à toutes et à tous !
Il y a un an sortait Sid Meier’s Civilization 6 et après 200 heures cumulées sur le jeu nous avions envie de partager notre expérience sur le dernier opus de cette saga que nous aimons tant.
Puisque nous avons envie de vite retourner à notre partie, nous allons recourir au système très simple des "cinq points positifs et cinq points négatifs", en espérant que cela vous convienne. Et si cela ne vous convient pas... sachez que vous êtes tout de même des personnes de qualité !
Pas le temps de niaiser, passons aux points positifs !
Les points qui font plaisir
Belle bête !
Fini les couleurs ternes ! À mort les animations rigides ! Adoptez dès à présent cette superbe bête à l’aspect chaud et vivant ! Vos villes et quartiers ont fait peau neuve et éblouiront vos mirettes ! Pour la somme scandaleuse de 524 Francs français en comptant les DLC les plus inutiles du monde !
Une chose est sûre : Civilization 6 est bien plus agréable à regarder que ses prédécesseurs, un gros travail a été abattu pour rendre l’aspect général très agréable à l’œil. C’est bien simple : ce jeu est vivant ! Par moment, on peut même rester cinq minutes à admirer nos villes en zoom maximal pour y voir tous les détails de notre avancée. Bref : nos yeux sont ravis !
Vous aimez Sim City ?
Jusqu’à présent, la gestion de votre empire s’arrêtait à celle de vos villes (qui occupaient chacune une case) en elles-mêmes. Il suffisait de construire les bâtiments dans le bon ordre pour qu’elles atteignent leur apogée. Les merveilles mondiales se trouvaient également dans le centre-ville. Ainsi, vous pouviez aisément empiler les Pyramides, sur la Tour Eiffel, sur le phare de la ville, sans aucune forme de pression.
Dans cet opus, rien n’est aussi simple, vous devez endosser le rôle d’un véritable stratège de l’urbanisme pour espérer atteindre une efficacité maximale. En effet, le joueur doit désormais construire des quartiers spécialisés dans certains domaines comme la science, l’argent, la culture, la foi, etc. Ces quartiers doivent occuper un type de case précis et reçoivent des bonus en fonction de cet emplacement. Il en est de même pour les Merveilles mondiales, certaines devenant impossibles à construire en fonction de votre territoire. Ajoutez à cela les aménagements de cases déjà présents auparavant et vous obtenez un véritable casse-tête dans certains cas, vous amenant des fois à effectuer de terribles sacrifices en fonction de la situation.
Le plus intéressant ici est que votre territoire sera en constante évolution et vous serez très vite obligés de fonder bien plus de ville pour compenser certains manques. Si, au premier abord, ce point aurait pu sembler très contraignant, il s’est révélé être l’intérêt principal du jeu en apportant une dimension stratégique sans précédent dans la licence.
Créons un deck :
Pour rappel, dans Civilization 5, nous pouvions construire notre “gouvernement” en complétant un arbre de doctrines thématiques. Une fois que nos avions notre pattern, nous n’en changions plus jamais. Ici, nous pouvons débloquer des dogmes avec nos points de culture selon un arbre de progression indépendant, tout comme nous le faisons avec la science et les technologies. Ces dogmes ont un très grand impact mais une utilisation limitée car pour chaque dogme recherché le jeu nous donne accès à de nouvelles cartes que l'on peut choisir d'activer - en nombre limité - dans notre menu de gouvernement. Chacune de ces cartes confère des effets thématiques : économiques, militaires, diplomatiques et spéciaux. Le nombre de cartes utilisable dépend du type de gouvernement choisi par le joueur.
En complément de ce nouveau système, les Eurêka! et Inspirations sont apparus, ajoutant un système de quêtes pour accélérer notre progression dans l’arbre des technologies et des dogmes.
Cet ensemble ajoute une dimension très complète de planification de votre partie. En utilisant cela à bon escient, vous pouvez prendre une avance considérable sur vos adversaires pour pouvoir bien mieux les annihiler par la suite !
Powaaaaa :
Dans Civilization 6, vous choisissez votre personnage en fonction de plusieurs bonus : un pour le leader (qui a bien souvent un effet multiple) et plusieurs pour la civilisation, ce qui, en règle générale, va comprendre un effet thématique, une unité et/ou un aménagement/bâtiment. Les bonus de civilisation sont une nouveauté par rapport aux opus précédents, ainsi vous pouvez choisir des personnages soit plus polyvalents, soit plus puissants dans leurs spécialités.
Certes, le choix du dirigeant en ressort plus compliqué puisqu’il faut prendre beaucoup de facteurs en compte, mais l’expérience de jeu n’en est que plus développée. Auparavant, lorsque vous disposiez d’un bâtiment exclusif, l’impact n’était pas aussi majeur. Ici, les quartiers, bâtiments et aménagements exclusifs apportent un véritable bonus qui est indispensable à la victoire que vous visez.
Never the same :
Tous ces points positifs mènent au cinquième, le plus important : vos parties ne seront jamais les mêmes. Avant il était très simple de suivre un pattern pour gagner sans faire trop d’effort. Si la notion de pattern est restée (notamment en début de partie), l’importance du terrain (qui, rappelons-le, est aléatoire) et de son utilisation fait que vos parties seront toujours extrêmement différentes. Vous devez constamment réévaluer notre stratégie et s’adapter. Tout cela fait que Civilization 6 possède une diversité de jeu immense.
De ce fait, les joueurs sont bien mieux amenés à s’affronter. La compétition est devenue bien plus intéressante grâce à cette diversité de jeu, chacun ayant réellement une chance de l’emporter. Cela peut expliquer en partie le fait qu’il y ait plus de stream sur cet opus que sur le précédent.
Civilization 6 est un jeu spectaculaire à regarder et intense dans sa pratique.
Les points qui nous collent des ulcères :
“ Oh merde y a Gandhi !” :
À vrai dire, cela a toujours été un problème de la licence : l’IA est complètement perchée. Vous voulez proposer à un autre dirigeant de faire un échange de ressources de luxe ? Ok, mais vous lui donnez toute votre trésorerie, un cheval, une ville et votre mère. Un peu cher pour un peu de teinture…
Mais ici on atteint un stade jamais atteint ! Un système d’agenda a été ajouté : chaque leader géré par l’IA se comportera amicalement ou non envers vous en fonction de certains facteurs comme votre taux de science, de culture ou encore votre propension à faire la guerre. Chaque leader a un agenda fixe visible dès le début et un autre secret et aléatoire que nous ne découvrons qu’au bout d’un moment. Résultat : vous aurez très vite une envie de destruction totale de vos adversaires tant ils vont vous harceler pour des broutilles. D’autant plus que certains agendas sont très contraignants voir contradictoires et il vous sera impossible de contenter le dirigeant concerné.
Tout cela ne poserait pas trop de problèmes s’il n’y avait pas un manque majeur : Civilization est sensé être un jeu de diplomatie. Les interactions avec l’IA sont pauvres, l’espionnage n’est pas assez développé et bonne chance pour créer des alliances avec les autres dirigeants ! Cela a toujours été le cas dans cette licence mais avec toutes les améliorations qui sont apparues dans Civilization 6, on était en droit d’en espérer une concernant l’IA et la diplomatie.
Le petit mot de Koukarus : Petite pensée à Cléopâtre et sa religion d'impie que je déteste. Et aussi aux autres IA qui ont préféré la laisser gagner et donc me voir perdre plutôt que de lutter contre les conversions forcées. Le problème c'est qu'en plus on était en mode divinité.
Cogito ergonomie sum :
On va faire simple : il vous faudra un mod pour améliorer l’interface ou lire beaucoup de Wiki pour la comprendre. Pas de vision claire sur les religions, pas de file d’attente pour les constructions, les indicateurs d’activité sont obscures, les rumeurs sont pires que du spam, les menus de gestion des villes et de population est d’une connerie sans nom, etc.
Il est tout de même effarant de voir qu’un jeu aussi agréable graphiquement le soit infiniment moins dans son interface. Ces divers problèmes d’ergonomie rendent le jeu peu accessible alors qu’il est déjà bien ardu de base.
“C'est quoi ce spawn de mort ?!"
Dans un jeu où le terrain a une si grande importance, devoir réinitialiser une partie huit fois à cause d’une carte déplorable ne sera pas rare. Seule la carte “Continent” est relativement sans danger mais elle suit toujours le même pattern : 2 grands continents, quelques rochers dans l’océan et c’est tout. La carte “Plateau d’îles” est bien moins intéressante que dans Civilization 5 : il vous arrivera de commencer sur une île minuscule très régulièrement. La carte “Terre” n’est disponible qu’en taille “normale” et suit la projection de Mercator, ce qui veut dire par exemple que l’Afrique sera bien plus petite que dans la réalité (contrairement à la projection de Peters).
Bref, pour un jeu où le matériau de base est la carte, c’est assez gênant…
Babar ! Euh… Barbares !
Aaaah nos amis les barbares ! Ces petits salauds qui peuvent apparaître à côté de toi sans même que tu aies installé ta première ville ! Ces engeances du diable qui vont rappliquer à 25 juste parce que leur éclaireur a couru plus vite ! Ces rognures d’ongles qui peuvent se ramener avec des sous-marins nucléaires alors que… ce sont des barbares ! Et tu viens à peine d’exploiter l’uranium !
Bref, vous l’aurez compris, notre relation avec les camps barbares est compliquée et constante. D’autant plus que vous n’avez aucun intérêt à les désactiver puisqu’ils vous permettent d’avancer plus vite dans certains dogmes.
Seul point positif : ils peuvent être d’une précieuse aide pour emmerder vos adversaires.
Rends l’argent !
Lorsque nous avons acheté le jeu, nous étions impatients de commencer notre première partie qui promettait une bonne nuit blanche. Sauf que problème : l’un de nous avait un Mac à l’époque. À ce jour, le cross plateforme n’est toujours pas disponible alors qu’il était annoncé pour un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et les patchs viennent au compte goutte. Par contre, pour produire du contenu payant il y a du monde qui planche : on est déjà à 38€ de DLC dont la plupart n’ont pas d’intérêt, et on attend encore les civilisations gratuites. Civilization 6 est déjà un jeu très appréciable, mais il pourrait être extraordinaire si la production s’appliquait plus à corriger et améliorer ce qui doit l’être. Il y a une tonne de mods très intéressants : pourquoi ne pas s’en inspirer ? Pourquoi doit-on encore attendre de nouveaux bâtiments, plus de dirigeants, plus de contenu de profondeur ?
Bref, même s’il s’agit d’un bon jeu, les gens qui travaillent dessus sont à la ramasse.
Vous l’aurez compris, Civilization 6 est un jeu de très bonne facture qui nous invite à bien plus de réflexion et de stratégie que dans les épisodes précédents. La diversité des situations induites par l’importance de la gestion du terrain et par les différents pouvoirs des dirigeants lui donne une durée de vie immense et promet de longues sessions de jeu entre potes (attention cependant à ne pas briser des amitiés à cause d’une conversion fortuite de vos adversaires à votre religion).
Hélas, le jeu n’est pas abouti : il reste encore tellement de points à améliorer et à équilibrer pour que l’expérience de jeu soit parfaite. Pour cela, il faudra que Firaxis abandonne son système de DLC au profit de véritables patchs.
Une chose est sûre : il s’agit définitivement du meilleur opus de la licence.
Il ne nous reste plus qu’à vous dire à bientôt pour de nouveaux articles et peut-être du nouveau contenu en rapport avec Civilization 6 !
Et n’oubliez pas : cultivez-vous !
Ipemf et Sharksymphonie
Article corrigé par Koukarus
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