[Critique BD] Helios

Vous m’excuserez de déroger à toutes les conventions et politesses d’usage mais il convient dès maintenant de vous poser une question. Pour y répondre, regardez cette vidéo :

La question est simple : avez vous apprécié cette vidéo ? Vous êtes-vous trouvé un affect particulier avec les couleurs ? Auriez-vous été sensible à l’ambiance globale sinon ? Si jamais vous répondez par l’affirmative à au moins l’une de ces questions, allez acheter Helios dès à présent, je vous promets que vous ne le regretterez pas ! Si vous n’avez pas l’argent pour l’acheter, je vous propose de cambrioler une banque afin de l’avoir, ça ne serait qu’un juste retour des choses.

Maintenant que vous avez pu comprendre mon enthousiasme sur le sujet, passons à le présentation proprement dite. Helios est une bande dessinée d’Etienne Chaize, sortie le 16 avril 2016 aux éditions 2024. Ces éditions sont surtout connues pour avoir publié La B.O² -M- de Matthieu Chedid ainsi que Quasar contre Pulsar dont Etienne Chaize était le coloriste et décorateur. Un soin tout particulier a été apporté à l’édition d’Helios : celle-ci a été imprimée en Laponie afin d’avoir un papier tantôt lisse tantôt granuleux selon l’action et dans un format un peu plus grand que la moyenne. En effet, là où la plupart des BD utilisent des pages de 24x32 centimètres, Helios se paye le luxe d’arborer des pages de 28,6x38 centimètres. Dernier point important que l’on remarque avant même de se plonger dans le récit, la BD utilise une reliure cousue unilatérale, ce qui signifie que la pliure n’est pas entre les deux pages, permettant ainsi de mettre la BD complètement à plat. Or il va être nécessaire de la mettre à plat pour profiter des illustrations proposées, jugez par vous-même :

Une double-page typique

Quand je dis typique, ce n’est pas pour dire que ce genre de doubles-pages arrivent par moment dans le récit mais bien que toutes les pages ressemblent à ça. Vous n’aurez pas une bulle de dialogue de tout le récit, ni de case, ni de texte quelconque. Une petite introduction de quelques lignes au début puis la vingtaine de doubles-pages suivante ne sera composée que de ces majestueuses scènes dans lesquelles les personnages, bien que centraux et mis en valeur, sont surplombés par leur environnement. On peut par ailleurs, entre cette image et la vidéo présentée plus haut, avoir un aperçu des nombreuses influences de l’artiste. En effet l’utilisation de l’informatique lui a permis de faire des compositions mélangeant des univers à priori opposés sans que cela ne choque l’œil. On peut citer notamment Tron pour les lumières néons, Miyazaki pour le côté onirique, le film Dune pour les représentations du désert ou encore le jeu Journey qui a servi autant de référence graphique que narrative.

Car, mettons-nous d’accord là-dessus, l’absence de dialogue ou de récit n’empêche pas la présence d’une narration. En effet l’évolution de la situation de chacun des personnages entre les pages permet de supposer ce qui leur est arrivé entre deux décors et on peut donc en tirer une interprétation du propos global de la BD. Cependant ces interprétations s’appuyant sur des éléments précis du récit, je me vois obligée de les mettre en spoiler.

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Si vous avez d’autres interprétations ou explications à partager, les commentaires sont aussi là pour ça ! Je vous inviterai pour finir à aller regarder le blog d’Etienne Chaize dont la myriade d’illustration fait très plaisir aux pupilles et vous donneront sans doute encore plus envie de vous jeter sur cet Helios qui a été un gros coup de cœur. Cultivez-vous !

Duno

Duno

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