Bonjour ! Shark est de retour. Il est revenu et il a décidé de parler d'un jeu qui s'est fait complètement oublier. Même moi, je ne me suis souvenu de son existence qu'en rangeant mes jeux Wii l'autre jour. J'ai décidé de parler du jeu Dead Space extraction.
TW: Mort, Mutilation, Gore
Avant toute chose, il faut présenter un minimum la série des Dead Space. Il s'agit d'une série de jeux vidéo orienté SF et horreur d'EA née en Octobre 2008. Le premier jeu suit l'ingénieur Isaac Clarke qui arrive à bord du vaisseaux USG Ishimura. Une fois à bord, on constate qu'il se passe des choses pas nettes et que le lieu est infesté de monstres : les nécromorphes. Le premier jeu fut un succès grâce à son ambiance angoissante et ses Jump Scare vicieux, je me garde ici tout troll facile à ce sujet. Le jeux Wii, lui, est un préquel sorti en septembre 2009 et développée par Viscerall Games. Il est aussi réédité sur PS3 en 2011.
Donc le jeu qui nous intéresse ici est un jeu Wii dérivé d'une licence importante sur console HD. De fait, ceux qui connaissent bien les jeux de l'époque savent que, généralement, ça sent le pâté. Il est vrai que plusieurs jeux Wii dérivés de licence « HD » (Call of, Need for Speed, etc.) se sont cassés la figure de manière assez lamentable. Le problème de base assez évident étant que la puissance de la Wii et sa manette n'ont rien à voir avec une PS3 ou une XBOX360. Sauf que le jeu qui nous intéresse est un cas à part, on peut voir que les développeurs ont cherché un vrai moyen d'adapter la série à la console de Nintendo : un rail shooter !
Oui, je vois derrière vos écrans vos mines interrogatives où on peut voir un soupçon de dégoût. Je le reconnais volontiers, adapter une licence horrifique avec une ambiance glauque en rail shooter semble être l'idée équivalente à faire des crêpes au four, mis sur pyrolyse. Qui plus est, la Wii en a connu plein de ce genre de jeux, allant du meilleur comme The house of the deads : overkill aux très nuls dont je vais vous épargner la liste. Vous le comprenez sur le papier DS:extraction part mal. Mais vous vous doutez bien que si le jeu était mauvais, je ne vous tiendrais pas la jambe tout ce temps.
Déjà, le principe de combat de base de Dead Space convient parfaitement au genre. Pour tuer un nécromorphe il faut le démembrer, et la visée à la wiimote s'avère assez intuitive. Et surtout, le jeu ne nous harcèle pas avec un grand nombre d’ennemis en permanence, son rythme est suffisamment bien équilibré entre action et calme pour que puisse se créer une ambiance stressante. Durant les moments de calme, la caméra se ballade d'elle-même dans les décors, nous laissant quelques instants pour fouiller l'écran afin de trouver des messages, des munitions et des armes, bien plus puissantes que l'espèce de pistolet à clou, peu puissant, que nous avons de base. Une des prouesses du jeu est d'avoir réussi à réutiliser la plupart des éléments présents dans le jeu originel. C'est-à-dire l'exploration afin de trouver principalement des munitions (car les munitions manquent souvent), la customisation, la stase (un truc qui se lance permettant de « figer » temporairement un élément dans le temps), etc.
Après évidement, ce n'est pas aussi poussé que dans le jeu originel, par exemple l'amélioration des armes est très limitée. L'autre souci du jeu en y rejouant est lié à son statut de rail shooter. Tout le stress est créé par des Jump Scare, j'irais jusqu’à dire que sans eux il n'y a pas de jeu. Pourtant, il faut se rendre à l'évidence, à l'image d'un petit train fantôme à la foire du trône, on a du mal à rester dans l'ambiance et donc le seul moyen de garder le joueur dans le bain, c'est de le faire sursauter. Cela peut créer chez une personne habituée à l'horreur une lassitude vis-à-vis du jeu.
Au final, ce qui est intéressant de voir dans Dead Space: extraction c'est que, pour une licence, changer de style ne signifie pas qu'on dénature le matériau de base. Ce que beaucoup pensent, malheureusement (n'est-ce pas les fans de Metroid avec Federation Force). Le tout est de savoir réutiliser et adapter les éléments existant au nouveau genre auquel se frotte la série. Ceci dit, il faut avouer que certains genres vidéo-ludiques se prêtent assez mal à des catégories fictionnelles comme l'épouvante (imaginez-vous, Mario Kart X Silent Hill). Décidément faire un vrai rail shooter horrifique à ambiance semble bien trop complexe. Ça n'empêche pas qu'il ne faut pas lyncher un projet pour la simple et bonne raison que : «Cette licence ne se prête pas à ce genre, c'est gâcher le matériau de base, ceux qui font ça ne sont que des faquins».
Voilà, j'espère que cette petite errance de ma part vous à plu, et si c'est le cas, j'espère pouvoir en faire d'autre. Sur ce, au revoir et cultivez-vous !
Sharksymphonie
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