Bonjour à toutes et à tous !
Mai se termine et nous a offert une dose impressionnante de films à ne pas manquer. Il est donc temps de faire une récap' de ceux dont je n'ai pas encore eu l'occasion de parler. (n'hésitez pas à lire les critiques de Mr. Holmes et de Money Monster) Commençons tout de suite !
Criminal
Nationalité : Britannique, Américain
Casting : Kevin Costner, Ryan Reynolds, Gal Gadot, Gary Oldman, Tommy Lee Jones
Genre : SF, Thriller, Action
Synopsis : Dans une ultime tentative de contrecarrer un complot et une terrifiante catastrophe, les autorités décident d'implanter la mémoire et le savoir-faire d'un agent de la CIA décédé dans le corps d'un condamné à mort imprévisible et dangereux. Il est l'unique chance d'achever la mission.
TW : mort, sang, psychophobie
La sentence : Seigneur que ce film est con. Pourtant le postulat de base était intéressant et peut ouvrir la voie à des questions intéressantes comme "est-ce que la mémoire est la seule chose qui compose notre identité ?". En voyant le casting on se dit que c'est une sacrée brochette de talents, de Kevin Costner à Gary Oldman en passant par Gal Gadot et Tommy Lee Jones, le film aurait pu être au moins agréable. Mais Ariel Vromen a réussi à planter Criminal dans le grand champs des navets. Le film échoue dans tout ce qu'il entreprend, c'est le genre de métrage avec un principe intéressant et qui le démonte petit bout par petit bout pour devenir un film profondément con, aux scènes d'actions insipides. Petite liste d'exemples : le méchant est une anarchiste... Chef d'entreprise... Premier facepalm. Le personnage joué par Costner est présenté comme une personne qui est incapable de comprendre les notions de bien et de mal et les normes basiques de la société... On en fait donc une espèce d'animal incapable de faire des phrases de plus de trois mots... Deuxième facepalm. Il y a une scène qui réuni Tommy Lee Jones, Kevin Costner et Garry Oldman, trois grandes pointures du cinéma... Et on en fait des dialogues vides de sens... Bref Criminal c'est deux heures de purge que ce soit au niveau du scénario que de la mise-en-scène (dès les dix premières secondes on est face à un enchaînement de faux raccords, le ton est donné dès le début au moins).
The Nice Guys
Nationalité : Américain
Casting : Ryan Gosling, Russell Crowe, Kim Basinger
Genre : Comédie, Policier
Synopsis : Los Angeles, années 70. Deux détectives privés enquêtent sur la disparition d'une starlette. Malgré des méthodes pour le moins "originales", leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées...
TW : mort, sang
Sentence : On va commencer par ce qui est acquis : Shane Black est au top de sa forme pour son écriture et son style si reconnaissable. Qu'on se le dise, The Nice Guys est un bon film, rempli de subtilité et extrêmement drôle, le tout porté par le duo Crowe et Gosling qui fonctionne parfaitement. Et pourtant je n'ai pas autant apprécié que Kiss Kiss Bang Bang ou que les nombreux scénario signés Black. Ce dernier est habitué à l'auto-référence, jusque-là ça marchait car c'était renforcé, ça servait le film. Or ici c'est gratuit, un pétard mouillé presque. Il reste donc un gout amer après le visionnage de ce film bon dans son essence mais bien moins inspiré que ce que nous a offert Shane Black par le passé.
X-Men: Apocalypse
Nationalité : Américain
Casting : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence
Genre : SF, Action
Synopsis : Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant immortel, il est adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d'années et désillusionné par le monde qu'il découvre, il réunit de puissants mutants pour nettoyer l'humanité. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour l'affronter et sauver l'humanité.
TW : mort, sang
Sentence : Singer qu'as-tu fais ? Jusqu'à présent la saga X-Men évitait (parfois de justesse) le destruction porn gratuit et le fan service (on va mettre de côté les spin-off et rester sur les deux trilogies principales) en nous offrant des thématiques et symboliques fortes. On était soufflés par la mise-en-scène de Singer, par sa caméra mutante qui traversait les murs ou qui servaient parfaitement la représentation des pouvoirs des personnages. Dans Days of Future Past le cinéaste semblait se faire plaisir. Même si les écarts scénaristiques par rapport aux films les moins aimés de la saga étaient très contre-productifs, au moins il y avait du contenu. Avec Apocalypse, Singer semble être tombé dans le côté obscur du divertissement no brain et sans saveur. Exit l'utilisation de l'époque où se déroule l'intrigue comme on avait pu le voir dans First Class ou DOFP, montrer les mutants évoluer dans la Guerre Froide c'était pas intéressant ? Et pourquoi ce méchant pas effrayant pour un sous et qui s'est mis un auto-tune détraqué pour rendre sa voix plus badass ? X-Men Apocalypse c'est de nombreuses bonnes idées qu'on voit apparaitre pour finalement être abandonnées au profit des explosions. On évoque le fait que les religions se sont inspirées de la vie d'Apocalypse ? Nope explosion ! On pourrait développer un peu ces quatre cavaliers de l'apocalypse qui semblent bien classes ? Nope explosion ! X-Men aurait pu continuer à se poser comme la saga super-héroïque qui, en plus de faire du bon divertissement, fait un peu réfléchir. Mais finalement là encore on est pris pour des pigeons bons à bouffer des CGI dégueulasses. Bon après ça reste meilleur que Deadpool ou X-Men Origin Wolverine mais en même temps arriver à ce niveau aurait relevé du non-miracle.
Boulevard
Nationalité : Américain
Casting : Robin Williams, Kathy Baker, Roberto Aguire
Genre : Drame
Synopsis : Si Nolan et sa femme Joy vivent sous le même toit, ils font chambre à part depuis longtemps. Employé de banque modèle, Nolan affiche pourtant un air absent. Un soir il fait la rencontre de Léo, jeune homme écorché. Rattrapant le temps perdu, Nolan retrouve un nouveau sens à la vie et décide enfin de ne plus se mentir.
Sentence : Dernière performance de Robin Williams à la hauteur de son immense talent (qu'on se le dise, Absolutely Anything, A Merry Friggin' Christmas et Altman n'étaie pas des plus inoubliables), Boulevard par moment semble être une hagiographie de l'acteur tant on y retrouve sa fin de vie dans le personnage qu'il incarne : Nolan. Il s'agit d'un homme qui affiche un sourire de façade derrière lequel se cache une profonde dépression, comme Robin Williams qui nous faisait toujours rire malgré sa douleur oui. Ce n'est donc pas étonnant si l'acteur incarne parfaitement Nolan, s'en dégageant alors une sensibilité incroyable (à l'image de tous les rôles dramatiques qu'il a interprété). Ces émotions traversent tout le film grâce à son histoire bouleversante servie par une mise-en-scène efficace et parfois inventive. Ainsi nous pouvons finalement dire adieu et merci à cet acteur qui nous aura marqué, fait rire et pleurer pendant tant d'années.
Warcraft
Nationalité : Américain
Casting : Travis Fimmel, Toby Kebbell, Paula Patton
Genre : Fantastique, Action, Aventure
Synopsis : Le pacifique royaume d'Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d'envahisseurs : des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu'un portail s'ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l'autre à l'extinction.
TW : mort, sang
Sentence : Quel curieux métrage que celui-ci ! Il y a tout d'abord le fait que le film Warcraft est une vraie arlésienne, c'est sans doute l'une des adaptations les plus demandées et attendues. Annoncé à la Blizzcon de 2006, le film devait à la base être réalisé par Sam Raimi mais ce dernier quitte le projet en 2012 et c'est finalement Duncan Jones (fils de David Bowie) qui se retrouve à la tête l'année suivante. 10 ans après son annonce nous voici enfin devant ce qui devait être le Saint Graal de l'heroic fantasy, l'adaptation de jeux vidéo ultime. Qu'en est-il finalement ? Pour ma part il me fallait choisir sur quel pied danser, en fan de l'univers ou en spectateur lambda qui n'a jamais joué aux jeux ? (Oui on peut être fan de l'univers sans avoir joué aux jeux.) En tant que fan il est vrai que Warcraft est généreux, on retrouve avec joie les protagonistes de la première guerre sans que le film ne soit pour autant une pâle copie de l'histoire d'origine (il aurait fallu 5h minimum). Mais une chose pose problème cependant, c'est notre ami Forkmotion qui m'a présenté cette impasse : qu'en est-il de ceux qui ne connaissent rien à l'univers ? Car après tout, ce film n'est pas destiné uniquement aux seuls fans des jeux, il pourrait fédérer un plus grand public. Et bien c'est pas joyeux. Les aficionados seront perdus et quel dommage ! Pas une seconde les bases du monde d'Azeroth ne sont posées, la plupart de lieux emblématiques sont montrés pour faire joli sans que l'on explique leurs positions stratégiques, tout une partie de l'intrigue autours de Medhiv est balancé comme ça sans aucune explication, etc. Il manque très clairement une heure à Warcraft pour qu'il soit réellement le porte-étendard d'une toute nouvelle saga majeure de l'heroic fantasy, il est clair qu'il y aura une suite mais si le premier opus n'explique pas les tenants et aboutissants de son existence alors tout sera fragilisé par la suite. Il y a un autre gros point noir, plus cinématographique cette fois-ci, qui entache ce tableau déjà imparfait : apportez-moi la tête du singe qui a fait le montage ! Déjà que le schéma narratif est très faiblard, le montage des scènes (d'affrontement notamment) est plus que bancal et rend l'action bien souvent incompréhensible. Sur un film de cette envergure c'est aberrant.
Cependant, Warcraft n'est pas un mauvais film, il est audacieux, divertissant et même intelligent, il arrive à nous donner énormément d'empathie pour des êtres faits uniquement de CGI : les orcs sont très clairement le point le plus intéressant de ce film, à la fois impressionnants, brutaux et attachants, on ne peut que les aimer. (Les humains en revanche c'est pas glorieux...) Ainsi Warcraft est un produit étrange, on en ressort frustré et pourtant on a envie de voir la suite. On devait voir un film majeur de notre décennie, on aura vu un film sympathique, c'est déjà ça !
Pour finir : Le mois de Mai fut riche, tant en bons films qu'en déceptions. On retiendra principalement Money Monster, The Nice Guys (même s'il m'a moins convaincu que le reste de la filmographique de Shane Black) et Warcraft même si ce dernier est décevant, il reste tout de même marquant. On se retrouve très vite pour lancer les pronostics sur les film de Juin, d'ici-là n'oubliez pas, cultivez-vous !
Ipemf
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