Mes personnages de fiction favoris – Koukarus

Bonjour à toutes et à tous, nous nous retrouvons pour une nouvelle série d'articles qui cette fois s'intéresse aux personnages de fiction qui nous ont le plus marqués, le but étant de vous faire comprendre ce qui nous a plu en eux et pourquoi pas vous pousser à les découvrir. Bien sûr, puisqu'on parle de quelque chose d'hautement subjectif, nous avons fait le choix de vous les présenter non pas comme un bête top mais plus comme une sélection qui comprend plusieurs médias. Sur ce on est partis :

César - Fallout: New Vegas, 2010, Obsidian Entertainement (Jeu Vidéo)

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TW / CW : crimes de guerre, esclavage.

L'action du jeu Fallout New Vegas se déroule dans un Nevada post-apocalyptique où s'affrontent principalement deux groupes : la RNC, la République de Nouvelle-Californie qui arrive de l'ouest et tente d'imposer sa démocratie sur la région et la Légion de César, un groupe militaire venant de l'est qui assimile les différentes tribus en leur imposant un service militaire et qui, accessoirement, pratique l'esclavage.

C'est la progression du joueur à travers le level-design qui fait de ce Fallout un très bon jeu. Le joueur commence son aventure à l'ouest de la carte, dans une zone contrôlée par la RNC où il apprend progressivement l'existence de la Légion qui lui est décrite comme un groupe barbare qui ne recule devant aucune atrocité pour s'imposer. La première rencontre avec des légionnaires se fait au bout d'une petite dizaine d'heures alors que ceux-là viennent de piller une ville et de crucifier ses habitants pour la simple valeur de l'exemple. Puis le joueur pénètre dans les territoires de l'est et les rôles s'inversent.

Le jeu continue pour finalement s'achever sur une scène qui pour moi, a fait passer le jeu du statut de très bon jeu à celui de must have : la rencontre avec le fameux César. Alors qu'on nous commande de l’assassiner, les développeurs nous donnent l'occasion d'aller lui parler et, à mon grand étonnement, celui-ci va en profiter pour nous expliquer tout le cheminement de pensée qui a fait de la Légion ce qu'elle est, balayant par la même occasion les dernières traces de manichéismes qui auraient pu subsister dans l’œuvre. Oui, la Légion est un régime autoritaire mais c'est la solution la plus viable par rapport à la bureaucratie telle qu'elle est pratiquée dans la RNC. Oui la Légion est un régime violent mais au travers de cette violence, elle donne à ses hommes la possibilité de s'affirmer et elle met en place une forme de méritocratie. Oui la Légion est esclavagiste mais c'est un outil au service d'une économie qui peine à s'imposer. En gros, oui la Légion est un groupe de connards mais c'est un choix pragmatique face au monde dans lequel elle évolue. Finalement, j'ai renoncé à tuer César pour choisir la voie de l'auto-gestion (ce qui est une option offerte par le jeu, un autre de ses points forts).

Clémentine, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, 2004, Michel Gondry (film)

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On continue avec un personnage un peu plus léger : Clémentine Kruczynski apparue dans le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry sorti en 2004. Ce que je trouve intéressant avec ce personnage c'est que finalement on ne la rencontre jamais vraiment dans le film. En effet, l'action prend place dans l'esprit de Joël Barish (incarné par Jim Carrey qui est très bon dans ce rôle à contre-emploi) qui, suite à une rupture difficile choisit de se faire effacer son ancienne petit-amie, la fameuse Clémentine, de la mémoire. On assiste donc à leur vie commune qui défile à rebours devant nous. Ainsi, on parvient à comprendre pourquoi ils se sont quittés, quand est-ce que la situation a commencé à se détériorer et la raison pour laquelle ils se sont mis ensemble, mais du point de vue de Joël.

C'est un peu comme la Trahison des images de René Magritte, « ceci n'est pas une pipe », non c'est la représentation d'une pipe si bien qu'on ne sait pas ce qu'il adviendra du couple à la fin du film. Est-ce qu'ils arriveront à surmonter leurs problèmes ou retomberont-ils dans les mêmes travers ?

Didon, Civilization V, 2010, Firaxis (Jeu Vidéo)

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Je triche un peu avec Didon car ce personnage de Civilization n'a pas vraiment de personnalité. Civilization V (Firaxis, 2010) est un jeu dont le gameplay est à ranger dans la catégorie des 4X, c'est à dire qu'il faut y explorer un territoire, y exploiter des ressources, assurer l'expansion d'un empire pour finalement exterminer les autres joueurs. Didon quant à elle est la reine de la civilisation carthaginoise qui est apparue avec l'extension Gods and Kings (2012) qui introduit entre autres l'espionnage.

Je me suis arraché les cheveux à chaque fois que j'ai joué contre elle. En effet, son style de jeu est très proche du mien à savoir mener des politiques culturelles, scientifiques et militaires équilibrées et se servir des espions pour contrôler les plus petits états de la partie et ainsi s'assurer l’hégémonie diplomatique. Mais à chaque fois que je suis parvenu à la battre j'en ai ressenti une telle jouissance que je ne pouvait pas m'empêcher de relancer une nouvelle partie en espérant avoir un adversaire à sa hauteur.

Georges Duroy, Bel-Ami, 1885, Guy de Maupassant  (Roman)

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Pour comprendre ce qui a pu me plaire dans le personnage de Georges Duroy, il convient de faire un petit point d'histoire. Lorsque le roman Bel-ami est publié en 1885, la France en est à sa septième forme de gouvernement en moins d'un siècle. De même, la science a plus progressé au cours des quelques décennies précédentes qu'au cours des quelques siècles passés. Autant vous dire qu'on n'a jamais fait autant de déconstructions sociales au cours de l'histoire et que le cynisme n'a jamais été aussi en vogue qu'à ce moment-là.

C'est dans ce contexte qu'arrive Guy de Maupassant qui avec Bel-Ami nous livre un cas d'école de ce qu'est le roman réaliste : l'histoire d'un homme qui parti de rien arrive au sommet de la hiérarchie sociale. Il y a toutefois une nuance à préciser, nous sommes bien loin du rêve américain et du self-made man qui se fait à la seule force de son poignée. Duroy est un homme cynique qui n'hésite pas à mentir, à manipuler et à tromper quiconque pourvu que cela serve ses intérêts. Et comment lui en vouloir quand il évolue dans une société où les hommes politiques sont corrompus, où la presse se noie dans les conflits d'intérêts et où les femmes n'ont pas d'autre option que de passer par les intrigues pour tenter de s'épanouir ? Duroy est finalement plus un symptôme que la source d'un mal qui ronge une société entière.

GLaDOS, Portal, 2007, Valve Software (Jeu Vidéo)

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Je me demande s'il existe encore aujourd'hui des joueurs de jeux vidéo qui n'ont pas eu l'occasion de tester au moins le premier Portal et qui donc ne connaissent pas GLaDOS, l'intelligence artificielle qui gère le complexe d'Aperture Science. Bon, ça doit sûrement être le cas, après tout ce jeu commence à vieillir. L'année 2007 remonte presque à une décennie maintenant (tu le sens le coup de vieux ?) et une toute nouvelle génération de joueurs a émergé. Ou alors on parle de joueurs exclusivement console qui n'ont pas eu l'opportunité de poser leurs mains sur un exemplaire du portage de l'Orange Box pour la PS3 ou la Xbox 360 tellement ceux-ci étaient rare dans les étalages. Si vous faites partie d'une de ces catégories alors il vous faut remédier à ça. Ne vous inquiétez pas, Portal doit tourner sans problème sur n'importe quel pc d'entrée de gamme de 2016 et si vous ne voulez pas passer à la caisse sur Steam, votre oncle américain saura vous fournir ce dont vous avez besoin.

Une fois cette étape passée, vous découvrirez un jeu de casse-tête en 3d qui vous offre une toute nouvelle manière d'appréhender l'espace qui vous entoure (bon, là encore il faut se remettre dans le contexte, la mécanique des portails était révolutionnaire pour l'époque même si elle est maintenant totalement digérée. C'est souvent le problème avec les œuvres qui réussissent à révolutionner un genre). Mais surtout, vous allez découvrir un antagoniste, la fameuse GLaDOS, qui a réussi à devenir culte armée seulement de son humour pince-sans-rire et malgré le fait qu'elle est limitée à de la simple narration durant à peu près 90 % de l'aventure. Et si jamais vous avez déjà joué au jeu alors vous comprendrez sans problème pourquoi elle a mérité sa place ici.

Malabar, La ferme des animaux, 1945, Georges Orwell (Roman)

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TW/CW de l’œuvre : mort.

Voici un autre personnage de roman, La ferme des animaux de Georges Orwell (1945) à la différence que cette fois-ci qu'il ne s'agit pas d'un humain mais d'un animal. En effet, Malabar est un brave cheval qui vit dans une passible ferme qui un jour connaît une révolution et dont les maîtres humains sont chassés. Se met alors en place un système d'auto-gestion de la ferme par les animaux eux-même, le tout supervisé par les porcs. Le projet est beau et Malabar décide de s'y investir plus que n'importe qui d'autre. Sauf qu'avec le temps, les porcs qui étaient censés superviser au nom de tous décident de pervertir les valeurs de la ferme pour servir leurs propres intérêts. Malabar de son côté n'a pas l'éducation pour s'en rendre compte et il place une confiance aveugle dans les porcs. Il ira donc logiquement jusqu'à se tuer à la tâche pour servir des porcs qui n'ont plus depuis longtemps plus une seule considération pour lui puisqu'ils n'hésiteront pas à envoyer son corps chez l'équarisseur. Toutefois, toute ressemblance avec des personnages ayant pu exister serait fortuite.

Rey, Star Wars - Le Réveil de la Force, 2015, J. J. Abrams (Film)

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TW/CW de l’œuvre : mort, sang.

Attention, ce paragraphe contient de très légers spoilers sur le dernier film Star Wars. Si vous ne l'avez pas encore vu j'ai juste un message à vous adresser : qu'est-ce que vous attendez ?

S'il y a un avantage à commencer cette série d'article, c'est bien que je n'ai pas à me préoccuper d'éviter les doublons avec mes camarades. Du coup, je peux me permettre de parler de Rey sans me sentir coupable. Alors qu'est-ce qui m'a fait apprécier ce personnage ? Sa fraîcheur, là où Luke était un paysan niais sorti de sa campagne à la recherche d'aventure, Rey est une rescapée qui a dû apprendre à survivre seule. Les deux ont un côté idéaliste et c'est presque par hasard qu'ils sont projetés dans l'aventure mais la seconde a l'avantage de ne pas être passive. On nous montre tout au long du film qu'elle sait parfaitement se débrouiller seule tout en gardant une facette ingénue. Selon moi, c'est la scène où Han Solo lui donne une arme à feu qui synthétise le mieux sa personnalité.

Scott Pilgrim, Scott Pilgrim, 2004-2010, Bryan Lee O'Malley (Comics)

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Arrivé à cette étape, vous aurez sûrement compris que j'aime avant tout les personnages ambiguës qui sont des moteurs à leurs histoires. Scott Pilgrim c'est tout le contraire. Héros de la série de comics éponyme, Scott est un jeune homme dans le début de la vingtaine. Il pourrait être étudiant s'il suivait des études. Il pourrait être en emploi précaire s'il avait un travail. Il pourrait être plein de choses s'il s'en donnait la peine mais il s'avère qu'il est juste un mec un peu glandeur, bassiste dans un groupe qui peine à décoller et qui sort avec une lycéenne sûrement plus parce que c'est une relation sans prise de tête plutôt que le coup de foudre. Voici sa situation lorsqu'on le rencontre et finalement la seule chose qui changera dans sa vie est sa rencontre avec Ramona Flowers qu'il tentera de séduire.

Pourquoi est-ce que je vous parle de quelqu'un d'aussi lambda si ce n'est pathétique ? Parce que ce qui fait le sel du personnage c'est l'univers dans lequel il évolue. Un univers qui a parfaitement digéré les influences du jeu vidéo, de la culture populaire et de la musique qui ont pu toucher le lecteur qui serait naît aux alentours des années 80 ou au début des années 90 (Pour l'anecdote, si son nom de famille est Pilgrim c'est en référence à l'album Come on Pilgrim des Pixies). D'ailleurs, il s'avère que ce lecteur avait le même âge que Scott lors de la publication des tomes, ce qui facilite encore plus l'identification. Chose rare, il s'avère que toute cette essence est parfaitement synthétisé dans le film de Edgar Wright. Je vous conseille donc de le regarder en plus de lire les comics pour des expériences complémentaires.

Walter White, Breaking Bad, 2008-2013, Vince Gilligan / Hal, Malcolm, 2000-2006, Linwood Boomer

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TW/CW de Breaking Bad : Mort, sang, drogue.

Pour finir, je ne vais pas parler d'un mais de deux personnages. Hal est un quadragénaire américain, membre de la classe moyenne, il a une femme et des enfants, un emploi de bureau et il a l'air d'un peu s'emmerder dans la vie. Walter est lui aussi un quadragénaire américain, un père de famille et il est professeur de chimie dans un lycée de seconde zone. Lui aussi à l'air de s'emmerder mais… on lui diagnostique un cancer du poumon, ce qui va tout changer.

Sauf que ces deux personnages sont incarnés par le même acteur : Bryan Cranston et c'est justement les deux jeux fournis par l'acteur qui me font adorer ces hommes. Leurs situations initiales sont a peu près les mêmes et c'est d’ailleurs ce qui m'a trompé la première fois que j'ai vu Breaking Bad. Je m'attendais à retrouver une série d'humour tintée d'absurde et ainsi prendre une bonne grosse bouchée de madeleine qui me renverrait au collège quand je rentrais entre midi et 14h, pas seulement pour pouvoir manger mais surtout pour regarder un épisode de ma sitcom préférée. Au lieu de ça, je me suis retrouvé devant une comédie dramatique dont la tension monte crescendo avec le nombre de saison. Dans les deux cas, c'est Cranston qui, selon moi, tire chacune de ces séries vers le haut. Dans la première, il arrive à insuffler ce côté déluré qui à chaque épisode rend crédible les actions de Hal, bien qu'elles soient totalement débiles. Dans la seconde, il retranscrit parfaitement les actes d'un homme désespéré qui finit par se retrouver prisonnier de son ambition et de son orgueil. Au final, on a le droit à deux chefs-d’œuvre dans leurs catégories respectives.

Sur ce, j'en ai fini avec ma sélection de personnages marquants et vous souhaite donc une bonne journée. La semaine prochaine vous retrouverez Pemf et sa propre sélection. D'ici-là portez-vous bien et cultivez-vous.

Koukarus

 

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