[Cinéma] Top n’ Flop 2015 : La sélection d’Ipemf

On va pouvoir passer à la partie un peu plus agréable : les 15 meilleurs films de 2015 *15, 2015, vous l’avez ?*

Top 15
(seule le meilleur est classé, les autres sont organisés par ordre chronologique) :

Imitation Game (28 Janvier)

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[TW/CW du film : homophobie, mort] Premier constat : Benedict Cumberbatch est un génie. Ce n'est pas nouveau mais on se doit de le clamer régulièrement.
Pari réussi pour raconter cette histoire peu connue du grand public tant du côté de l'affrontement contre Enigma que du traitement réservé aux homosexuels à l'époque.
Hélas, pourquoi avoir aussi maltraité l'Asperger de Turing ? Pourquoi s'éloigner du personnage qu'il était ? Non Turing n'était pas aussi asocial, il faisait même preuve d'un grand humour. Certes il avait du mal à comprendre certaines normes de société mais ce n'était pas à ce point. Le principe du biopic est de dire toute la vérité sur le personnage, s'en éloigner un peu n'en fait plus un biopic.
Déception également du côté de la réalisation très académique et sans grande idée, cependant, Imitation Game reste un film passionnant et émouvant. 

Citizenfour (4 Mars)

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Plus qu'un documentaire sur un des épisodes historiques les plus importants de notre époque, Citizenfour est un vrai thriller politique au montage et à la réalisation saisissants. Il faudra toutefois se renseigner un peu sur le sujet et sur Snowden avant de commencer le film, les premières séquences pouvant troubler les non-initiés.

Le labyrinthe du silence (27 Avril)

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[TW/CW du film : Shoah] Ce film narrant la préparation des procès d'Auschwitz par un jeune procureur allemand n'a pas fait l'erreur de Child 44 : c'est un film allemand sur une époque sombre de l'Allemagne *bon réalisé par un italien mais c'est pas grave*. Sans tomber dans la moralisation outrancière, Giulio Ricciarelli nous dresse un très bon portrait d'une Allemagne voulant oublier ses fautes en les reniant. Cette volonté de ne pas tomber dans le misérabilisme se retrouve également dans les scènes de témoignage : un mauvais film sur la Shoah nous aurait asséné d'innombrables images choquantes, ici ce n'est pas le cas : on nous prend à la gorge avec les gros plans sur les victimes qui témoignent devant un jeune procureur (Alexander Fehling est saisissant) choqué de découvrir ce que la génération précédente a voulu cacher.
Le Labyrinthe du silence est un film indispensable (à montrer à des lycéens par exemple).

La tête haute (13 Mai)

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[TW/CW du film : viol, sang, homophobie] Chaque année nous sommes marqués par une œuvre du cinéma social : Le géant égoïste en 2013, States of Grace en 2014, cette année il s'agit donc d'un film, réalisé par Emmanuelle Bercot (scénariste de Polisse), où nous suivons le parcours éducatif de Malony, de ses six ans jusqu'à ses dix-huit ans, accompagné par une juge des enfants et un éducateur.
Plus qu'un drame, La tête haute (à l'instar de ses prédécesseurs) est pensé comme un documentaire. Là où Polisse avait tendance à tomber dans les banalités et le misérabilisme, ce film évite intelligemment ces écueils nous offrant un drame dur et plein d'espoir.
En plus de présenter fidèlement les institutions présentées (tribunal pour enfant, Centre éducatif fermé, etc.), La tête haute nous offre un casting fort porté par une Catherine Deneuve époustouflante et un jeune Rod Paradot très émouvant (pour une première en tant qu'acteur).

Tomorrowland (20 Mai)

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Brad Bird ne joue pas sur la morosité habituelle, il nous offre une leçon d'humanisme, d'optimisme, le tout dans une esthétique rétro-futuriste des années 60 fort plaisante. Tout le film regorge d'idées lumineuses: les plans, les gadgets, la mise-en-scène, les personnages, etc.
Quel dommage qu'il fasse partie de ces films sacrifiés par les studios Disney au profit de leurs plus grosses productions. Quel dommage car il s'agit ici d'une œuvre intelligente et belle à laquelle même les plus cyniques (comme moi) ne peuvent résister. Ceux qui y sont arrivés malgré tout sont des gens tristement irrécupérables, ceux qui y ont vu de la propagande pro-Disney (l'homme ou la marque) n'ont rien compris.

 La bataille de la montagne du tigre (17 Juin)

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[TW/CW du film : mort, sang, guerre] Tsui Hark est l'un des réalisateurs Hong Kongais les plus talentueux (Une Vie Simple, Détective Dee, Green Snake, etc.). Pour faire simple, on suit ici une unité de l'Armée populaire de libération dans une Chine de 1946 ravagée par la guerre civile après la capitulation japonaise. Les valeureux soldats doivent détruire une forteresse imprenable tenue par un groupe de bandits, véritable organisation criminelle (avec des lieutenants tous plus spéciaux les uns que les autres) dirigée par le charismatique Hawk. Derrière l'aspect délirant d'un film commando se cache une volonté pour Tsui Hark de rendre hommage à ces héros oubliés, nous mettant face à des scènes très touchantes.
À noter également l'immense travail sur les costumes notamment pour le groupe de bandits .
Un film passé sous silence qui aurait mérité un plus gros succès.

 Spy (17 Juin)

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[TW/CW du film : mort, sang, sexisme] Soyons clair, ce n'est pas la réalisation un peu plate de ce film qui le place dans ce top mais bel et bien sa thématique féministe. On aurait pu penser en voyant la bande annonce que Paul Feig allait nous servir de la grossophobie à toutes les sauces mais il n'en est rien, au contraire, il ne tombe jamais dans ce piège et fait de Susan Cooper une héroïne extraordinaire.
Les masculinistes vont se mordre les doigts devant ce film d'émancipation et rien que ça, ça en vaut la chandelle.

Inside Out (17 Juin)

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[TW/CW du film : dépression] Tout y est : l'animation propre, l'humour, les passages émouvants, donner vie à des principes abstraits, etc.
Mais Inside Out est bien plus que ça : il s'agit du Pixar le plus intelligent. *on ose tout ici*
En effet, réussir à mettre en image des thèmes comme le passage de l'enfance à l'adolescence, des principes comme la pensée abstraite, les émotions, la mémoire, le subconscient, etc. est un véritable tour de force, l'apothéose du génie de Pixar (surtout de Pete Docter).
En plus il y a Mélanie Laurent au doublage VF, que demander de plus ?
Peut être le fait de ne pas incarner Tristesse en une femme ronde à lunette et peu sûre d'elle, ça reste un peu trop cliché.

 Le petit prince (29 Juillet)

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Un film qui m'a fait utiliser une bonne centaine de mouchoirs (à peu de choses près). Car comment résister aux retrouvailles avec nos émotions d'enfance ? Comment résister à la beauté du Petit Prince, à sa leçon sur l'importance de garder son âme d'enfant, de continuer à rêver, imaginer, ne pas oublier ?
Mark Osborne ne fait pas que mettre en image le livre, il l'étend, y ajoute sa vision sur notre société basée sur le résultat, l'excellence, les normes, etc. Il ajoute également plusieurs types d'animation toutes plus réussies les unes que les autres : stop-motion, animation classique ou papier découpé.
Une œuvre poétique qui rappelle que l'animation française existe et qu’elle est pleine de talents !

Mission : impossible – Rogue Nation (12 Août)

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[TW/CW du film : mort, sang] Dans le combat 007 Vs Mission Impossible, ma préférence va vers la deuxième saga (je sais ce n'est absolument pas comparable mais chut, c'est moi qui écrit).
Force est de constater que Rogue Nation est une réussite : un rythme jamais trahi, un parfait équilibre entre scène d'inquiétude pour les personnages et moments d'humours pour faire retomber la pression etc. Mais ce qui a fait chavirer mon coeur pour cet épisode est bel est bien Ilsa Faust (Rebecca Ferguson), l'incarnation même d'un personnage féminin fort, pas seulement en façade mais dans son essence même car elle est véritablement l'alter-ego de Hunt.
On regrettera cependant l'absence d'une véritable scène iconique en milieu de film (la scène d'intro étant trop courte et la scène sous-marine n'apportant pas une vraie iconisation).

Beasts of no nation (16 Octobre)

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[TW/CW du film : guerre, enfants soldats,mort, sang, mutilation, viol, drogue, alcool] Netflix se lance dans la dénonciation de l'utilisation des enfants soldats et c'est bon !
Il existe encore aujourd'hui 300 000 enfants soldats de par le monde, ils vivent l'enfer et doivent l'abattre sur leur peuple, ils sont drogués, violés et le nombre de films sur leur histoire est bien trop bas (je vous conseille Rebelle de Kim Nguyen mais attention, il est extrêmement dur).
Beasts of no nation est une œuvre indispensable qui mettra le spectateur à rude épreuve sans tomber dans la gratuité.
Je vous invite à visiter le site de Vision du monde pour vous renseigner sur le sujet de ces enfants à qui on a enlevé toute humanité.

Spectre (11 Novembre)

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[TW/CW du film : mort, sang] Tout était là : la scène d'introduction dantesque *le Pemf aime les plans séquences*, une thématique orwellienne qui tape juste, la scène de combat dans le train qui ravit le fan de chorégraphie que je suis, Léa Seydoux a même réussi à me convaincre, coup de force que ceci ! Si seulement ce n'était pas entaché par un scénario s'essoufflant mais surtout un méchant tout simplement raté (Silva tu nous manque).
Il n'aura pas été simple de m'attacher à Craig mais si Spectre s'avérait être le dernier de son ère, j'en viendrais à le regretter.

Bridge Of Spies (2 Décembre)

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Un collaboration Spielberg/Hanks, c'est toujours un événement. Ils avaient déjà collaboré pour Saving Private Ryan et Band Of Brothers, ils s'attaquent cette fois-ci à la Guerre Froide et quelle leçon de cinéma ! Une leçon de réalisation puisque rien n'est laissé au hasard, dès le début nous sommes soufflés par un superbe plan sur l'opposition entre portrait et reflet, idée qui perdura tout le long du film.
Leçon également sur la justice, sur le fait qu'une société qui renie sa Constitution n'a plus de raison d'exister (ce film est vraiment sorti à la bonne période).
Leçon d'Histoire enfin avec une reconstitution historique parfaite, la preuve définitive que Spielberg est un féru de cette période riche (2nde Guerre Mondiale et Guerre Froide). De nombreux passages courts montrent la société américaine de l'époque (presse, écoles, etc.), le cinéaste ne faisait jamais les choses gratuitement, ces passages servent toujours le propos.
Un grand film historique qui prouve (même si ce n'était pas nécessaire pour beaucoup) que Spielberg et Hanks sont des génies dans leurs domaines. 

Star Wars : Episode VII – The Force Awakens (16 Décembre)

comment ça ce n'est pas l'affiche officielle ?

Comment ça ce n'est pas l'affiche officielle ?

[TW/CW du film : mort, sang] Que dire sur ce film tant attendu qui n'a pas encore été dit ? Ah oui : alors les masculinistes, on rage ?
Bien qu'il y ait quelques problèmes de rythmes et de développement de certains personnages secondaires, le plaisir est immense ! Abrams a compris tout l'intérêt du parfait équilibre entre nostalgie et nouveauté.
Abrams nous présente une véritable réflexion sur le culte de la nostalgie visible dès les bandes annonces avec le casque de Darth Vader.

Attention spoiler SélectionnerRévéler

Nouveauté incarnée par ses personnages forts mais surtout par Rey, véritable femme forte qui entre dans le panthéon des meilleures personnages féminins.
Mais le thème le plus intéressant est celui du réalisme, annoncé dès les bandes annonces avec Han Solo nous expliquant que tout était réel. Animatroniques, costumes, maquillages, maquettes, tout est fait pour que le film nous semble le plus réaliste possible et ça marche !
On pourrait en parler pendant des heures mais je suis dans l'obligation de synthétiser donc on finira sur un point : mais où est Jar Jar ?!

Et le film qui mérite sa place de numéro 1 des films de 2015 mais aussi des dernières décennies est…

Mad Max : Fury Road :

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[TW/CW du film : mort, sang, viol, mutilations, aiguilles] Mad Max est l'incarnation de ce qu'est le cinéma : un art de l'image en mouvement. Pas besoin de mots, les images font sens : les plans, la mise-en-scène, les transitions, l'étalonnage, etc. Tout a un sens dans ce film. Miller fait fi du passé (Max se présente brièvement au début avant que sa voiture légendaire ne lui soit prise) pour se tourner vers la nouveauté : Max n'est pas acteur mais témoin (c'est suffisamment répété pendant tout le film pour qu'on le comprenne) et allié à la meilleure héroïne de tous les temps : Furiosa. Tout cela sans parler des cascades, de la musique, du méchant et de ses lieutenants, etc. Tout comme Star Wars, on pourrait en parler très longuement mais ne retenez qu'une seule chose : le cinéma c'est du sens par l'image, Miller nous l'a envoyé en pleine face. 

 

C'en est fini de cette (longue) sélection !
Malgré les horreurs que nous avons malheureusement pu voir, cette année a été également particulièrement prolifique en terme de très bons films, bien plus qu’en 2014.

Certaines sagas sont revenues d’entre les morts, les films d’espionnage ont eu la part belle et l’animation française a encore pu se démarquer même si elle n’a été que très peu mise en avant (la preuve avec Avril et le monde truqué dont je n’ai appris l’existence que trop tard).
Espérons que 2016 soit aussi riche ! Impossible de dire ici tous les films que j'attends impatiemment, il faudrait faire un article d'au moins 5 pages pour tous les citer. 

En attendant les prochains articles et vidéos (puissent-ils être nombreux) cultivez-vous et bonne année à toutes et à tous ! 

Ipemf

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