Casting : Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly
Genre : Fantastique, Aventure
Synopsis : Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. À présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.
TW : Mort, Sang
Longue a été l’hésitation sur l’écriture de cette critique, à la base elle ne devait même pas voir le jour. Mais après tout, il s’agit quand même de la dernière parution en salle des aventures en Terre du Milieu, l’évènement devait être marqué tout autant qu’il a été marquant. Pourtant, il est très difficile aujourd’hui de parler de ce film, tout autant que de se rendre pleinement compte de ce que représente la trilogie Le Hobbit.
Pourquoi donc ? On nous a pourtant tambouriné le crâne en nous disant que c’était la fin ! Et bien non, la trilogie n’est pas achevée, cela fait 10 ans que Jackson nous sert des versions longues qui changent complètement la portée et notre vision de ses adaptations de Tolkien. Nous allons donc devoir parler d’un film incomplet et nous ne pourrons réellement faire un retour sur l’ensemble de cette trilogie qu’une fois la version longue dans nos mains.
En soit une version courte n’est pas gênante, d’autant plus qu’ici on peut, plus que jamais, prendre ce troisième volet comme la suite directe de son prédécesseur.
En effet, nous avions quitté Bilbon et ses amis après un climax (absent du livre) qui donnait une victoire aux nains sur le terrible dragon Smaug (dont la voix reste toujours jouissive). Nous pensions avoir la fin du thème narratif de la conquête d’Erebor, jusqu’à ce que nous soyons face à un cliffhanger qui nous a traumatisé pendant un an. De là découle l’un des gros problèmes scénaristiques du film. Le prologue de La Bataille Des Cinq Armées conclue l’épopée qui visait à pourfendre le cracheur de feu, démarrant in media res, le film donne ce qu’aurait dû être la Désolation de Smaug du deuxième film. On commence donc le film avec un gros problème de découpage narratif. Scène hautement dramatique qui aurait pu être une conclusion naturelle et qui aurait rendu La Désolation de Smaug presque parfaite. Frustrant n’est-ce pas ? Nombre sont ceux qui sont persuadés que si Jackson nous avait épargné l’intrigue amoureuse entre Tauriel et Kili, il aurait pu caser la chute de Smaug dans le film. Il s’agit d’une incompréhension totale de la portée humaniste de la saga en Terre du Milieu, de ce thème de la fraternité entre les peuples ô combien cher à Jackson. Le rattrapage de ce problème structurel semble extrêmement compliqué voir impossible à résoudre.
Reste maintenant les deux dernières heures du film. Deux heures de combat qui rentreront dans l’anthologie de la saga.
Attention spoiler
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Mais surtout deux heures de bataille dantesque, surement l’une des plus grandes de l’histoire du 7e art. De ce côté, le film est le plus prenant de la saga, on y retrouve tout le grandiose de la trilogie de l’anneau. Jackson a fait le choix d’un film de siège, parfait pour se donner à cœur joie dans des chorégraphies prenantes où la stratégie règne. Véritable étalage d’un bestiaire fantastique, ce volet plaira aux grands fans d’épopée épique. Des combats à dos de cerf, de mouflons, de porcs, le cousin de Thorin qui nous vient tout droit des vrais représentations de nains guerriers (il m'a beaucoup fait penser à World Of Warcraft), les armées elfes toujours aussi impressionnantes, tout ceci est un véritable régal.
Petite théorie fumeuse : Jackson se serait-il projeté dans Thorin ? L'homme a qui on a enlevé quelque chose (l'adaptation refusée au départ à Jackson), qui retrouve finalement l'objet de sa quête et qui tombe dans la malédiction de l'argent, ce qui le pousse à faire de mauvais choix (scène très forte d'ailleurs). Serait-ce un aveux d'échec de la part du réalisateur ?
Reste pourtant des défauts et pas les moindres. Entre les sacrifices arrivant comme un cheveu sur la soupe pour ceux qui n’ont pas lu l’œuvre originale, un abandon de la scène de combat pour des affects basiques et faciles, un déroulement qui se recentre inlassablement sur les personnages principaux alors que c’est aux différentes armées de porter le rythme de la bataille, un certain Hobbit absent, bref, Jackson se perd bien trop souvent pour que le plaisir reste entier.
Cela semble faire beaucoup, mais, malgré ces inconstances, le film est d’une générosité inégalée en trois films. L’attaque de Smaug est tout simplement terrifiante, la bataille de Dol Guldur est d’une ingéniosité inégalée. La tension dramatique est, la plupart du temps, bien gérée, atteignant des points absolument déchirants, mais nous avons aussi droit à des moments d’humour sympathiques et reposant grâce à Martin Freeman et au comique relief qu’est Alfrid (rappelons que le gros du problème des deux films précédents étaient justement l'alternance entre les registres).
Oui, nous avons un adieu expédié, décevant même, quand il s’agit de la dernière scène à Erebor, mais, soyez-en convaincus, ce n’est que passager, comme l’a dit notre très cher Aragorn, il y a toujours de l’espoir. L’apothéose arrivera en novembre 2015, la saga de la Terre du Milieu sera enfin complète, nous pourrons nous faire le marathon tant attendu de 21 heures ! Ce n’est donc qu’un au revoir.
N’oubliez pas, cultivez-vous !
Ipemf
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