Bonjour mes petits chéris !
Nous allons parler aujourd'hui de Maléfique sorti le 28 mai 2014, réalisé par Robert Stromberg pour qui c'est le premier film en tant que réalisateur ! Au casting je pense qu'on vous l'a assez répété, oui il y a Angelina Jolie. Mais il y a aussi Elle Fanning (Super 8), Sharlto Copley (excellent dans L'Agence Tout Risque) et Imelda Stauton (Ombrage dans Harry Potter 5). À noter que Angelina Jolie a réussi à ramener deux de ses filles *une pour jouer Aurore quand elle est toute petite et trop mignooooone* et son fils dans le film.
Réalisateur : Robert Stromberg
Casting : Angelina Jolie, Elle Fanning, Sharlto Copley
Genre : Fantastique
Synopsis : Maléfique est une jeune femme au cœur pur qui mène une vie idyllique au sein d'une paisible forêt dans un royaume où règne le bonheur et l'harmonie. Un jour, une armée d'envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n'écoutant que son courage, s'élève en féroce protectrice de cette terre. Dans cette lutte acharnée, une personne en qui elle avait foi va la trahir, déclenchant en elle une souffrance à nulle autre pareille qui va petit à petit transformer son cœur pur en un cœur de pierre. Elle s'engage alors dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître.
TW : Mutilation, Mort
Cette critique sera en deux parties : une sans spoilers et l'autre avec. En effet il est vraiment difficile de parler de ce film sans spoiler, vous serez avertis en temps voulu !
Commençons donc !
Modernisation morale des contes ?
Je partais plutôt pessimiste, après tout la dernière adaptation de conte en film live que j'avais vu était La Belle et La Bête de Christophe Ganz. Il y a un phénomène qui a le vent en poupe ces derniers temps : l'hommage par un film live envers une icône noire de la culture populaire avec par exemple le Blanche Neige de Tarsem Singh où l'accent était mis sur la reine jouée par Julia Roberts (excellente dans ce rôle, le film est d'ailleurs un divertissement fort sympathique). Le but de ces films est simple : moderniser les contes pour les remettre au goût du jour en faisant un film décalé mais pas pour autant toujours éloigné de son propos de base. Et ceux qui avaient le plus besoin de revoir leur morale c'était bel et bien les films Disney. Avouez que si l'on sort aujourd'hui un film similaire à La Belle au Bois Dormant de 1959, la réception ne serait plus du tout la même.
En effet on peut distinguer plusieurs courants chez Disney. La première est bien évidemment celle de ce cher Walt, bien avant tout connu pour avoir marqué le monde du cinéma et de l'enfance de chacun mais n'oubliez pas non plus que c'était un franc misogyne, pour le moins raciste, fréquentant des antisémites et adepte de la dénonciation de communistes. Bien évidemment je ne sors pas tout cela de mon chapeau, allez lire la biographie écrite par Neal Gabler : Walt Disney : The Triumph of the American Imagination. On y apprend notamment un rapprochement qu'avait fait Disney entre les nains de Blanche-Neige et "une pile de nègre". On peut également découvrir cette lettre au caractère un poil misogyne réduisant les seules possibilités d'emploi pour les femmes à du coloriage. Bien évidemment je ne fais pas de la délation, Walt Disney était tout simplement un homme de son temps au moment où une bonne partie, les trois quarts, des États Unis était raciste, antisémite puis adepte du maccarthysme (mais si vous savez, sénateur McCarthy, chasse au sorcières, enfin communistes plutôt, grosse délation partout, dont même Charlie Chaplin avait été victime). La place de la femme dans les premiers dessins animés n'était donc pas des plus avantageuses de notre point de vue actuel. Puis il y a eu la deuxième vague qui commence à peu près avec Mulan. C'est en effet la première fois que l'on a officiellement une héroïne au sens propre qui décide de jouer le même rôle que les hommes. Vint enfin la vague actuelle, introduite par La Reine des Neiges : un film mêlant tradition et modernité où le prince charmant est relégué au second rôle et au rôle de méchant, et où les fameuses héroïnes doivent apprendre le dépassement personnel pour sortir de leurs illusions d'idéal amoureux.
Tout l'enjeu est là : il s'agit d'arrêter de donner aux petits enfants des idéaux dépassés voire pas sains (oui parce que embrasser une jeune fille de 16 ans pendant qu'elle dort c'est pas trop trop permis en fait).
Au niveau de l'animation avec Frozen (c'est quand même plus classe que "La Reine des Neiges", titre qui d'ailleurs me fait plus penser au film de 1957 réalisé par Lev Atamanov et qui m'avait fait bien flipper quand j'étais gosse) c'est donc une réussite puisque que le film est entré dans le top 5 du Box Office historique il y a peu (même si aujourd'hui le Box Office ne veut plus dire grand chose mais c'est un autre débat).
Pour Disney il s'agissait donc de faire la même chose mais avec un film live, et on va en parler dès à présent !
Avis global de la globalité :
Je ne m'y attendais pas mais c'est vraiment bon ! Il y a quelques problèmes certes, mais je n'en parlerai que dans la partie spoilers.
Pour la réalisation : c'est un très bon travail qui a été fournit par Stromberg alors que ce n'est que son premier film ! Rien que dans les décors on retrouve ce que doit être la magie de Disney ! On est face à un univers très coloré et diversifié, ce qui fait fortement plaisir aux yeux. Un gros travail sur la lumière a été fait notamment sur l'ombre de Maléfique qui prend alors une envergure sans pareil. Mais surtout : la 3D est de très bonne qualité ! Le réalisateur a compris comment elle devait être utilisée et dosée. Il donne ainsi une vraie profondeur de champ à l'ensemble du film avec de beaux effets de surgissement. Pour la musique, le travail de James Newton Howard, qui a déjà un gros panel de films à son actif dont une aide apportée à Zimmer pour The Dark Knight, qui est de très bonne qualité ! On reconnaît en clin d'œil quelques airs de la musique du dessin animé, ici retravaillés pour regagner une toute autre grandeur. Pour continuer sur les références au dessin animé : la scène d'entrée de Maléfique au château est une vraie reprise du dessin animé, chose marquante pour beaucoup d'entre nous qui avaient été traumatisés par la Maléfique de 1959.
Nous avons également droit à des acteurs qui sont tous très bons dans leurs rôles. Le but était vraiment de les faire correspondre aux personnages du dessin animé, chose réussite surtout pour Angelina Jolie qui je l'avoue, joue parfaitement bien (après en faire la seule campagne de com' sur le film je ne suis pas d'accord mais bon, on est dans le diktat des acteurs encore aujourd'hui).
Et bon dieu que les scènes de batailles sont classes ! On a par moments l'impression de se retrouver devant un Narnia ou même un Lord Of The Ring (IL Y A DES ENTS LES MECS, DES ENTS QUI CHEVAUCHENT DES SANGLIERS !) et c'est encore une fois dû à une très bonne utilisation des mouvements de caméra et de la 3D !
D'un point de vue global on peut donc dire qu'on est devant un très bon divertissement et un grand film pour enfants ET pour les plus grands.
Nous allons donc entrer dans la partie spoiler. Les plus gros seront cachés bien évidemment, vous pouvez donc continuer si vous le voulez sans être traumatisés par les révélations ! *je prends tellement soin de vous c'est beau*
Enfin des morales acceptables :
Le film est aidé de plusieurs morales et symboliques qui sont ENFIN saines pour les enfants !
- nous avons d'abord la symbolique de la liberté représentée par les ailes des fées : Maléfique perd le contrôle quand elle perd ses ailes, sa liberté. Ailes qui en plus sont enlevées par un homme ! De là à penser que Disney a voulu montrer que l'on peut perdre sa liberté à cause d'un amour tout bonnement faux et pas sincère, il n'y a qu'un pas mais c'est tout bonnement recevable. *si ça se trouve c'est un film extrêmement féministe, ce serait géant quand même !*
- le contrôle de soi : Et oui Maléfique est clairement montrée comme ayant juste perdu le contrôle de ses nerfs (compréhensible quand même après ce qu'on lui a fait) et qui a parlé trop vite. "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités donc ?" NON TAIS-TOI. On apprend juste qu'il y a des moments où il vaut mieux se la fermer dans un premier temps et réfléchir à la décision la plus sage plutôt que de s'en prendre À UN BÉBÉ TOUT MEUGNON QUI ARRÊTE PAS DE SOURIRE ET QUI ÉTERNUE À CAUSE D'UN PITIT PAPILLON. Pardon, emportement total.
- Mais surtout, la morale principale :
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Passons au point qui m'a un peu fâché mais parfois aussi amusé :
Le traitement des personnages :
Faisons ça dans l'ordre :
- Maléfique : Non une petite enfant tout gentille, pleine d'amour pour tout le monde ne peut pas s'appeler Maléfique ! Ce n'est pas logique ! Comment on peut appeler son enfant "Maléfique" ? Vous imaginez un peu la scène ?
"oh bonjour Maléfique !"
"Bonjour Monsieur Connard ! Vous direz à Madame Poufiasse que son chapeau lui va bien au teint !"
Non vraiment ça ne va pas d'autant plus que le film est aussi basé sur l'évolution du cœur des gens, chose que l'on verra après avec le roi. Elle n'aurait pas dû s'appeler Maléfique dès le début, l'adoption de ce nom aurait dû être plutôt signe d'une apothéose de l'horreur au moment où elle jette le sort sur Aurore ! On aurait alors commencé avec la gentille petite fée, appelons-la Georgette, qui devient Maléfique une fois que le mal est fait, qui devient "Marraine" quand elle commence à fréquenter Aurore et qui finit ainsi ! Ça aurait été beaucoup plus juste ! Surtout que nous avons là un autre problème mais ça je m'y attendais, on nous a vendu un film sur une méchante mais non ! Maléfique n'est pas méchante ! Elle est tourmentée ! On le voit même après qu'elle ait jeté la malédiction, elle agit plutôt comme une enfant notamment quand elle surnomme Aurore "Mocheté" *la première fois qu'elle le fait je dois avouer que j'ai beaucoup ri !* mais elle n'est absolument pas maléfique ! Donc de ce point de vue c'est un peu étrange mais bon ce n'est pas catastrophique.
Non le plus gros problème vient du personnage suivant :
- Le Roi Stefan : pour le bon point, j'ai beaucoup aimé son évolution : passant d'un jeune homme aimant à un homme cupide jusqu'à arriver au roi fou *générique de Game of Thrones !*, la seule personne (à part Heath Ledger mais cela risque d'être compliqué) qui pouvait très bien l'interpréter c'était bel et bien (d'après moi) Sharlto Copley. Il joue parfaitement l'homme devenant de plus en plus fou à l'idée de perdre sa fille. Seulement il y a un problème : mis à part le fait que Disney n'arrive toujours pas à comprendre que le coup de "mon dieu, cet homme est réellement méchant et cupide" c'est odieusement manichéen mais surtout, pourquoi diable voulez-vous toujours tuer vos méchants ?! C'est un message caché pour l'approbation de la peine de mort ?! Il faut vraiment arrêter avec ça ! Le méchant, soit on l'enferme, soit on lui fait comprendre que ce qu'il a fait c'est pas cool ! Mais arrêtez de les tuer ça n'est vraiment pas moral pour le coup ! (oui je sais Maléfique n'a pas le choix mais franchement, d'un point de vue scénario on aurait pu faire vraiment autre chose).
- Aurore et le Prince Philippe : mais qu'ils sont niais ! Mon dieu c'est violent ! Je me demande même si ça n'est pas une parodie à ce niveau-là ! Bon Elle Fanning est un bon choix pour Aurore tout simplement parce que ce n'est pas un canon de beauté, elle a du chien, mais ce n'est pas une immense beauté ! Pour le prince, je pense qu'il y a vraiment un message du genre "oui on avoue, nos princes sont vraiment cons et inutiles" et franchement pour le coup oui celui-ci il est vraiment con avec sa tête à la Jonas Brothers et son sourire ultra niais ! C'est pareil pour Aurore sautillant dans la forêt pleine de joie *Aurore, pas la forêt, quoi qu'une forêt sautillante ça peut être cool aussi*. Mais juste pour le début ! Car sa joie éternelle (conférée par l'une de ses tantine fée je vous le rappelle) disparaît au moment où elle découvre que sa Marraine adorée n'est autre que Maléfique, là aussi c'est valide ! Nos plus grandes peines sont quand on découvre ce que sont réellement nos proches (même si cela peut changer, on le voit dans le film) !
Quelques défauts mineurs encore :
Après tout cela il y a encore quelques incompréhensions mineures comme par exemple pourquoi Maléfique, avec tout les pouvoirs qu'elle a, n'arrive pas à faire repousser ses ailes ? Je sais que du coup le film ne servirait plus à rien mais dans ce cas-là il faut expliquer pourquoi elle ne peut pas ! Pareil pour le coup des fées qui sont sensibles au fer, toutes les armures des chevaliers n'étaient pas faites en fer ? Peut-être qu'elles étaient en étain mais du coup pareil, il faut le dire parce que c'est pas un enfant qui va savoir ça.
Je trouve en revanche qu'il y a un réel problème de rythme ! Le film ne fait que 1h37, ils auraient pu en rajouter un peu plus notamment avec la relation entre Maléfique et Stefan vers leur 16 ans, ça aurait été réellement intéressant je pense. L'ensemble du film va souvent trop vite, rappelez-vous que c'est un film pour enfant, il ne faut vraiment pas les perdre !
Pour conclure je dirais qu'enfin Disney se renouvelle réellement avec ce film complètement féérique, servit par un réalisateur prometteur, des acteurs vraiment investis dans leurs personnages et un message fort et sincère : l'amour sincère n'est pas forcément celui d'une relation de couple, souvent basé sur une simple attirance physique, il provient de ce qui nous élèvent, qui nous protègent : nos mentors bien souvent. Je vais dire quelque-chose que je vous dit rarement mais allez le voir ! Rien que d'un point de vue réalisation et 3D vous aurez un très bon film.
N'oubliez pas de laisser un commentaire (chose peu faite jusque-là, fort dommage), de me suivre sur mon Twitter ainsi que sur celui du site.
Et n'oubliez pas ! Cultivez-vous, vous aurez des fesses bien roses.
Ipemf
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Je me retrouve complètement dans cette critique, c’est exactement ce que j’ai pensé en sortant du cinéma ! (Sauf la question de la repousse des ailes, ça ne m’avait pas effleuré l’esprit…).
Merci beaucoup pour cette réflexion !