Hey, bonjour à tous. Ça fait énormément de temps que je n'avais plus pris la peine de rédiger une critique de quoi que ce soit. Entre l'été durant lequel, bizarrement, j'ai plus bossé que pendant le reste de l'année ainsi que les problèmes qu'a connu le site, ma productivité n'a pas été très haute. Bon, j'ai quand même eu l'occasion de voir quelques-uns des blockbusters qui nous ont été proposés ces derniers mois et parmi eux, Les Gardiens de la Galaxie qui m'a particulièrement plu. Ça tombe bien puisque c'est sur ce film que va porter la critique que vous avez sous les yeux.
Un peu de musique pour se mettre dans l'ambiance.
La stratégie de Marvel Studio est maintenant bien huilée. Après le triomphe d'Avengers au box-office, le public s'est habitué au concept d'univers partagé (ce ne sont pas Sony ou la Fox qui diront le contraire). De plus Iron Man, Thor et Captain America ont eu le droit à leurs suites, la voie était donc libre pour une prise de risque avant le prochain crossover. Bien sûr, au moment où j'écris ces lignes nous savons que Gardiens a été le plus gros succès de l'été mais la question se posait encore quelques mois en arrière. D'abord parce que l'équipe qui nous est présentée n'a pas encore une décennie d’existence à son actif. Ensuite parce que la facette cosmique de l'univers étendue n'avait été aperçue que de loin et aurait pu rebuter le public qui attend d'un film de super-héros qu'il contienne au moins un personnage en collants. Enfin parce qu'il s'agit d'un film sur une nouvelle équipe là où Avengers avait eu le droit à cinq stand-alone pour développer ses personnages.
Il fallait donc une vision bien spécifique du projet pour le rendre crédible et lui éviter de sombrer dans le ridicule. C'est sûrement ce qui a poussé Marvel Studio à aller chercher James Gunn. Le monsieur n'en est pas à son premier film, on peut citer Horribilis, film de série B horrifique, ni à son premier film de super-héros puisqu'il avait déjà réalisé Super en 2010 dans lequel Rainn Wilson incarne un quarantenaire dépressif qui se décide à enfiler un masque pour récupérer son ex-femme, le tout oscillant entre l'humour noir et le trash. De plus, il semble qu'on lui ait accordé une liberté créatrice presque totale (on y reviendra) avec notamment le droit de réécrire le scénario avant le début du tournage.
Parlons en d’ailleurs du scénario, Peter Quills, ou Star-lord comme il se nomme lui-même, est un terrien qui parcourt l'univers à bord du Milano, son vaisseau, à la recherche d'une relique. Il la retrouve durant les dix premières minutes du film mais se retrouve aussi confronté à des soldats de l'Empire kree (les méchants en gros) qui cherchent le même objet que lui. Il parvient à leur échapper et se rend sur la planète Xandar, capitale du Nova Corp, sorte de police galactique (les gentils en gros), pour revendre le fruit de son larcin. Là, il est tour à tour attaqué par Gamora, une soldat à la solde des Krees, et par le duo de chasseurs de primes composé de Rocket Raccoon, un raton-laveur humanoïde, et Groot, un homme-arbre qui ne sait prononcer que la phrase « I am groot » (« Je s'appelle Groot » en français). Tous ce petit monde est envoyé en prison où ils font la rencontre de Drax dit « le destructeur ». Le groupe est enfin réunit et ensemble ils pourront tenter de sauver la galaxie... en fait non, ils ne s'associent que pour servir des intérêts bassement personnels.
C'est ici qu'apparaissent les défauts majeurs du film. Le prétexte qui les voit se réunir en équipe est totalement artificiel. Ils nous sont tous présentés comme des marginaux qui, comme tous bons marginaux, n'arrivent pas à s'intégrer à la société qui les entoure. Or, en l'espace de dix minutes on passe du stade de « je ne fais ça que pour l'argent / obéir aux ordres / encore plus d'argent » à celui de « c'est important d'avoir des amis sur qui compter ». Sur la même lancée, le personnage de Gamora est de loin le moins approfondi. On a l'impression qu'en plus d'être un n-ième cliché de « femme forte qui en fait cache au fond d'elle d'énormes failles », elle n'a été pensée que comme le faire valoir amoureux de Star-lord. C'est assez surprenant lorsque l'on met ça en contraste avec le côté iconoclaste de James Gunn et c'est ce qui me fait penser que c'est la seule chose à avoir été imposée par la production.
Mais la réalisation contre-balance avec de très bonnes choses. Déjà le choix des interprètes, Chris Pratt et Dave Bautista dans les rôles de Peter Quills et de Drax campent très bien leurs personnages. Zoe Saldana est moins convaincante en Gamora mais surtout à cause de ce qui a été cité avant. La plus grande surprise étant surtout le choix de Bradley Cooper et Vin Diesel pour prêter leurs voix à Rocket Raccoon et Groot. Rappelons que ce dernier ne prononce qu'une seule phrase avec plusieurs intonations, certains sont même allés jusqu'à dire qu'il s'agissait du meilleur rôle de l'acteur. La formule Marvel Studio est une nouvelle fois appliquée, c'est à dire des acteurs montants dans les rôles principaux et des valeurs sûres dans les seconds rôles. Ainsi, il est possible de faire des bande-annonces qui attireront les badauds sans pour autant que le casting ne coûte trop cher.
Vient ensuite l'humour qui, fait étonnant dans un blockbuster, n'est pas bas du front. Reposant principalement sur les dialogues et les interactions des personnages entre eux, on a même droit à des blagues de cul qui ne tombent pas dans le graveleux. Quant à la bande son, même si aucune composition originale ne m'est restée en tête, c'est surtout grâce à sa sélection de tube pop des années 80 qu'elle est mémorable et participe grandement au côté nostalgique du film sans pour autant chercher à se prendre au sérieux. D’ailleurs, l'Awesome Mix vol. 1, puisque tel est son nom, est disponible sur Youtube et je vous conseille grandement de l'écouter pour vous faire une idée.
J'ai aussi trouvé toute la partie space-opéra très convaincante avec notamment les designs des vaisseaux et leur utilisation. Je pense en particulier à « la » grande scène de combat spatial dans la dernière partie du film. Enfin, l'intégration du film dans l'univers cinématographique Marvel a été faite à merveille. Les références à ce qui a été vu dans Avengers ou les deux Thor sont présentes même si plus ou moins subtiles et les portes qui ont été ouvertes pour la phase 3 me laissent assez rêveur.
Pour conclure, j'ose dire qu'il faut être une connasse hautaine (c'est à toi que je m'adresse Duno) pour ne pas avoir aimé Les Gardiens de la Galaxie. Malgré quelques faiblesses dans son écriture, il se rattrape sur tant d'autres points que finalement on ne peut pas le lui reprocher. Je suis heureux que le plus gros pari de Marvel Studio ait autant marché et qu'une suite, toujours réalisée par James Gunn, soit en préparation. Sinon je vous souhaite à très bientôt sur notre nouveau site qui mérite une fois de plus d'être salué (c'est encore à toi que je m'adresse Duno).
Cultivez-vous.
Koukarus
Je ne dirai qu’une chose : Howard The Duck