Attention, l'article qui va suivre pourrait comporter une dose aléatoire de spoilers dû au fait que "bon dieu que c'est chiant de faire attention à tout". Si vous voulez éviter ces maléfiques révélations, allez voir les films évoqués dans l'articles, ceci dit, étant nombreux, je vous conseille de prendre sur vous, d'arrêter de chouiner et de juste lire sans vous poser de question. Cordialement, la direction.
Salut à tous ! *que dieu bénisse la sacro-sainte phrase de salutation* Quoi de mieux que les effluves de l'été, le son des petits oiseaux *ou des pigeons qui chient partout*, tout ce regain d'optimise dû au retour de la chaleur, bref toutes ces choses qui me font vomir, pour commencer ma nouvelle série qui aura pour but de vous apprendre diverses choses sur le cinéma (Dis Tonton Pemf, C'est Quoi ou les DTPCQ) ou sur des personnages connus, importants sur la scène cinématographique (Dis Tonton Pemf, C'est Qui ou les DTPCQ2, posez pas de questions).
Et l'on commence aujourd'hui avec un genre cinématographique qui m'est cher, les Biopics !
*jingle de merde*
Le terme Biopic est un anglicisme, simplification de "Biographical Motion Picture", nom que les détracteurs de l'utilisation de l'anglais au détriment de notre doux français traduisent en "Films Biographique" *forcément c'est plus long*. Nous utiliserons bien évidemment "Biopic".
Pour vous donner une définition exacte j'ai du regarder à 3 endroits :
- Larousse : "Film dont le scénario s'inspire de la vie d'un personnage célèbre"
- Wikipédia : "Œuvre cinématographique de fiction, centrée sur la description biographique d'un personnage principal ayant réellement existé. Les événements et l'environnement de son époque sont donc subordonnés à son récit.
- Robert : "fuck you je sais pas ce que c'est un biopic"
Et voilà tout le problème ! Dans l'imaginaire collectif *oui dans ta tête là* le biopic est vu comme une oeuvre biographique. Et ne vous inquiétez pas c'est à juste titre ! Après tout on parle de "Biographical Motion Picture" ! Pour beaucoup le style biographique se réduit à "tout raconter exactement sur la personne en question". Et bien dans le cadre du cinéma la question n'est pas aussi facile !
On va donc voir pourquoi, quels sont les buts d'un Biopic, ce qui fait un bon Biopic et viendra ensuite un autre article Top n' Flop !
Êtes-vous prêts ? Vraiment ?
Une Biographie Oui ou Non ?
Et bien oui et non.
"Tu te fous de nous ?"
Oui un peu.
"Ah"
Eh oui !
"Tu fais exprès de rajouter des lignes là non ?"
Damned...
Bon donc est-ce qu'un biopic est réellement une biographie ? Voyons voir un peu quelques un des enjeux de ce genre à la base littéraire pour les recouper avec un film du même type.
- apporter sa propre interprétation par rapport à l'histoire du personnage que l'on raconte : ici c'est bien simple, toute adaptation au cinéma n'est qu'une interprétation faite par le réalisateur qui est, je vous le rappelle encore une fois, le maître à bord *petit clin d’œil aux fans de comics qui n'auraient pas encore intégré ça*.
Oui biographie : 1 Non pas biographie : 0
- Lutter contre l'oubli, témoigner de l'Histoire : c'est même l'un des points fondamentaux du Biopics : rappeler que ce personnage a existé tout en exposant une période de l'Histoire autour de laquelle s'articulera tout le récit.
Oui biographie : 2 Non pas biographie : 0
- Se remplir les poches en parlant d'un personnage ultra médiatique : vous vous attendiez à quoi ? Tout n'est pas fait de passionnés d'Histoire voulant parler d'un héros international ! *comme par exemple faire un film sur Mandela au moment où il est au plus mal et où on sait qu'il va crever d'un moment à l'autre*. Donc ici encore biographie et biopic : la même.
Oui biographie : 3 Non pas biographie : 0
"Ok donc ça fait déjà trois points qui démontrent qu'un biopic n'est qu'une biographie au cinéma, ça suffit pas ?"
Et bien non ! Plop Twist ! Un Biopic n'est pas une biographie !
"Ciel ! Une grande surprise s'empare de mon corps tout entier ! Je défaille ! Fichtre !"
Sur ces belles paroles dignes des meilleurs des acteurs, nous pouvons passer au point suivant !
A Mother Fucking Fictional Fiction :
Je pense qu'on ne le répétera jamais assez : le cinéma, à l'instar de tout œuvre artistique, a ses propres codes, ses propres enjeux.
Vous comprendrez alors que pour garder des spectateurs assis dans une salle pendant en moyenne 2 heures *oui parce que un film de 1h30 aujourd'hui ça ne marche plus, de mon point de vue en tout cas* il faut les maintenir en haleine, d'où le placement de quelques passages de fictions. Mais attention, ces passages romancés ne sont pas uniquement là pour les spectateurs décérébrés qui sont capables de se plaindre du fait qu'on leur montre de l'Histoire pure et dure ! Ils servent également à appuyer un propos et témoignent aussi d'un manque de sources, d'informations et de témoignages qui pourraient, si ils n'étaient pas remplacés par une partie inventée, tuer le propos du réalisateur.
Prenons un exemple : Le Discours d'Un Roi, réalisé par Tom Hooper en 2011 et qui raconte la vie de Georges VI, père de Elisabeth II, contraint et forcé de monter sur le trône et qui souffre de la pire maladie pour un personnage publique : le bégaiement. Le film raconte son combat contre cette incapacité à s'exprimer en publique, aidé par un thérapeute du langage (Lionel Logue) aux méthodes peu conventionnelles et à la base en contradiction avec le protocole. Bon déjà, allez voir ce film, c'est l'un des biopics les plus émouvants qui m'ait été donné de voir ! Pour écrire ce film, le scénariste David Seidler (lui-même bègue) a dû se documenter en sources officielles, en rapports d'historiens et il a également pu bénéficier du journal intime de Lionel Logue. Mais les livres ne révèlent jamais tout. Pour coller aux volontés du film, il a fallu inventer certains passages (bien souvent intimes). Ici c'est bien fait, le spectateur reste toujours intéressé sans que l'on tombe dans la caricature.
Car croyez-moi, on peut facilement tomber sur des étrons infâmes, des films qui se sont auto-flagellés à grands coups de cravache en cuir de veau des Antilles ! *en gros ça fait mal*
*mon dieu cette transition est parfaite*
Le risque du Biopic :
Ces risques sont nombreux et leurs résultats sont souvent désastreux. *le mec il fait carrément des rimes, un grand malade*
Qu'ouï-je ? Qu'entend-je ? Le doux son de l'énumération ?
• Le parti pris du film : il y a des prises de positions sur des films qui auraient mieux fait de rester enfermées dans les limbes de la pensée des producteurs *un endroit chaotique, rempli de films abandonnés et de microbes*. Prenons exemple sur cette mer... sur ce film fort déplaisant qu'est Jobs. Véritable copie honteuse de The Social Network *dans sa volonté, pas dans son génie*, le soi-disant récit de la vie de Steeve Jobs est en réalité un étron ennuyeux au goût amer d'idolâtrie. Mais ce qui m'a le plus fâché avec ce film n'est pas forcément son côté "allez-y endormez-vous pendant qu'on se fait de l'argent" mais bel et bien son parti pris pour le personnage. Oui Steeve Jobs était un grand magicien du marketing mais bon dieu, ce n'était pas un artiste ! Le film nous le montre vraiment comme un génie, un artiste ayant tout inventé, montrant quand même ses pires aspects mais finissant toujours son propos par un "c'est pas sa faute". Je suis entièrement d'accord avec le fait que le cinéma est fait pour faire passer un point de vue, une pensée. Mais il y a des limites à l'idolâtrie ! J'en parlerai un peu plus dans l'article qui suivra celui-ci.
• La fiction à mauvais escient : partons d'un exemple : Diana réalisé par Oliver Hirschbiegel *je crois que ce monsieur est d'origine teutonique* sortit en 2013 et racontant la relation entre la princesse de Galles et un certain Hasnat KHAAAAAAAN *on sent le fan de Star Trek*. Pourquoi, par les anciens et les nouveaux dieux *oui fan de Game Of Thrones aussi* raconter uniquement la partie de la vie de Diana la moins connue et la moins percutante ?! Pourquoi ne pas raconter sa relation avec Boby Al Fayed ? Pourquoi ne pas raconter l'entièreté de sa vie tragique ? Il y avait quand même de quoi faire au vue de la vie pour le moins merdique qu'a eu Diana *mariage foireux avec un pro de l'adultère, une belle-mère pas mal chiante dans son genre, un divorce l'éloignant de ses enfant qui étaient la seule chose à laquelle elle tenait, une médiatisation qui l'empêchait de vivre et surtout une fin tragique à cause de ces rapaces de paparazzi, avouez qu'il y a du contenu quand même !*. Mais non ! Ici on s'arrête sur le seul moment de sa vie où on n'a aucune source historique et que deux témoignages ! Du coup nous avons environ 80% de fiction mal utilisée, ne mettant jamais réellement le côté tragique de la vie de Diana en avant ! Ce film est l'exemple parfait de l'œuvre qui n'arrive pas à gérer la limite entre Biopic, film Historique et Fiction.
"Tu critiques beaucoup mais du coup, qu'est-ce qui fait un bon Biopic ?" *effet de style pour lancer un transition*
Quelques éléments indispensables à un bon Biopic :
• L'acteur : c'est surement l'une des parties les plus compliquées. L'acteur doit-il être un sosie ? En effet il est plus facile de reconnaître le personnage si l'acteur lui ressemble mais ce n'est pas une obligation ! En revanche une chose est obligatoire : l'interprétation. Le Biopic parle de la psyché de l'homme historique, de son développement personnel. L'acteur doit lui ressembler profondément et non pas physiquement, nous sommes là dans la base même du travail d'acteur. Mais il y a une difficulté bien plus grande : si on traite l'ensemble de la vie du personnage, forcément il évolue physiquement *on enfonce des portes ouvertes avec ferveur ici*. Ainsi le travail physique de l'acteur est de mise pour le faire vieillir ou tout simplement changer. Ainsi un Biopic ne doit pas être obligatoirement sujet à du Cosplay. En revanche on peut facilement reconnaître un personnage avec par exemple ses mimiques, ses attributs comme par exemple dans The Butler où les différents présidents des Etats-Unis ne sont pas incarnés par des sosies, leurs acteurs sont très loin de leur ressembler. Mais on arrive à les discerner avec, par exemple, les problèmes de dos pour Kennedy *et le fait qu'il se fait un peu trouer la tête* ou encore le langage un poil fleuri de Nixon *capable de sortir tout le champ lexical oppressif de la prostitué pour une mouche, grand moment*.
• Faut-il traiter de toute la vie du personnage ? Évidemment non ! Il ne s'agit pas de faire comme David Copperfield avec "Chapitre 1 : Je suis né" si cela n'est pas indispensable. Prenez La Liste de Schindler ou The Queen : on découvre les personnage qu'à un certain moment de leur vie : à partir du moment où un élément déclencheur vient bouleverser leur vie (après la mort de Diana dans The Queen par exemple). Puisque, bien souvent, le Biopic sert à rendre compte de la vie d'un personnage ayant marqué l'Histoire, il faut bien évidemment montrer quel a été le point de départ du héros, de l'artiste, du dirigeant. En d'autres termes, qu'importe le moment, le point de départ et l'ensemble de la ligne chronologique doivent être logiques. Par exemple, si La Liste de Schindler avait commencé à la naissance du héros éponyme, le spectateur aurait été pris d'un ennui indéfectible et aurait sauté vers la porte de sortie *avec une roulade des plus acrobatique sans nul doute*.
Rien qu'avec ces deux points ainsi que toute la partie sur la place de la fiction vous savez déjà comment déterminer si un Biopic vaut le coup ou si il n'est qu'un immense étron bien fat. J'aurai pu parler de la question de quand faut-il sortir le biopic mais on en revient à des questions d'argent, ce qui n'est pas très pertinent.
Vous savez maintenant ce qu'est un Biopic et quels en sont les enjeux. Entre travail de mémoire sur un personnage ayant marqué l'Histoire et véritable casse-tête artistique, ce genre est l'un des plus importants au cinéma pour sa portée instructive.
Le Top N' Flop de mes Biopics préférés va bientôt suivre, patientez juste un peu, laissez-moi profiter des vacances aussi, boudiou.
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Et n'oubliez pas, cultivez-vous, paix et prospérité.
Ipemf
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